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Sa dernière corniche à la neige éternelle Combien a-t-il de haut ? demande au ciel profond, Au vent, à l’avalanche, aux vols : d’oiseaux qui vont, Aux douze chutes d’eau que l’ombre entend se plaindre Dans cet épouvantable et tournoyant cylindre, Aux gaves, épuisés, d’écume et de combats, Qui s’écroulent ; torrent en haut, fumée en bas !

Piranèse effaré, maçon d’apocalypses, Seul comprendrait ce nœud d’angles, d’orbes, d’ellipses ; Pourtant l’œil peut encore en mesurer, le jour, La forme inexprimable et l’effrayant contour, Mais sitôt qu’effaçant le bord, le fond, le centre, Le soir dans l’édifice ainsi qu’un brouillard entre, La forme disparaît ; c’est sous le firmament. Une espèce d’étrange et morne entassement De brèches, de frontons, de cavernes, de porches Où les astres :hagards tremblent comme des torches, Et, dans on ne sait quel cintre démesuré, De l’étoilé qui flotte avec de l’azuré. Entre encor plus avant dans la chose géante :

Ce cirque, ce bassin, embouchure béante, Imprime un mouvement de roue à l’aquilon, Et fait de tout le vent qui passe un tourbillon ; La bise habite : là, traître et battant de l’aile,