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La grande pyramide ici serait la borne. Où le taureau courbé vient aiguiser sa corne, Et tu demanderais : quel est donc ce caillou ? Plante dans le pavé du cirque d’Arle un clou,

Et ce clou jettera dans l’herbe qui se fane La même ombre qu’ici la colonne trajane. Quel joueur gigantesque a laissé là ce dé ? Un mont dort dans un angle, un autre est accoudé Et la brume à son cou s’enfle et pend comme un goître. Vois croître vers la cime et vers le bas décroître, Écaillant de lichens leurs lourds granits vermeils, Ces grands cercles de bancs superposés, pareils A des boas roulés l’un au-dessus de l’autre. Avec on ne sait quelle attitude d’apôtre, Un rocher rêve au seuil, et, le long des degrés, D’autres blocs stupéfaits, voilés, désespérés, Semblent des Niobés, des Rachels, des Hécubes. Vois ces pavés ; le moindre a dix mille pieds cubes.

La forme est simple, c’est le cirque ; mais le mur, À force de grandeur et de vie, est obscur ; . Qu’est-ce que c’est qu’un mur vertical, rouillé, fruste, Où, comme un bas-relief, le glacier blanc s’incruste ? Des albâtres, des gneiss, des porphyres caducs Mêlent à ses créneaux des arches d’aqueducs, Et là-bas la vapeur sous des frontons estompe Des éléphants portant des blocs, baissant leur trompe ; Ces tours sont les piliers angulaires ; de quoi ?