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Aperçoit lui montrant les numéros d’un quine ; Dieu gothique, irritable, intolérant, tueur, Noir vitrail effrayant qu’empourpre la lueur Du bûcher qui flamboie et pétille derrière ? Est-ce du Dieu qui veut la chanson pour prière, Qu’on invoque en trinquant, Dieu bon vivant, qui rit ; Comprend, sait que la chair est faible, a de l’esprit ; Dieu point fâcheux qui vit en bonne intelligence Avec les passions de votre pauvre engeance, Excusant le péché, l’expliquant au besoin, Clignant de l’œil avec le diable dans un coin, Flânant, regardant l’homme en sa fainéantise, Mais jamais du côté qui fait une sottise, Et pas très sûr au fond lui-même d’exister ? Est-ce du Dieu qu’on voit à Versailles monter Aux carrosses du roi, bien né, suivant les modes, Rendant aux Montespans les Bossuets commodes, Dieu de cour, Dieu de ville, avec soin expurgé De toute humeur brutale et de tout préjugé, Complaisant ; paternel aux morales mondaines ; Avec les Massillons émoussant les Bridaines ; Dieu qu’un fripon coudoie avec tranquillité ; Dieu par la politique et le siècle accepté ; Lâchant son ciel ; disant : Paris vaut une messe ; Souple et doux, dispensant les rois de leur promesse, Point janséniste, point pédant, point monacal ; Permettant à Sanchez d’effaroucher Pascal,

Au banquier d’encoffrer cent pour cent, à la femme,