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L’ESPRIT HUMAIN.


II

LES VOIX


une voix


— De tout temps, les douteurs, les incroyants, les forts,
Ont appelé Quelqu’un, quoique restés dehors.
Ils ont bravé l’odeur que le sépulcre exhale ;
Le front haut, ils parlaient à l’ombre colossale,
Et, prêts à tout subir, sans peur, prêts à tout voir,
Calmes, ils regardaient en face le ciel noir
Et le sourd firmament que l’obscurité voile,
Farouches, attendant quelque chute d’étoile.

Certes, ces curieux, ces hardis ignorants,
Ces lutteurs, ces esprits, ces hommes étaient grands,