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ASCENSION DANS LES TÉNÈBRES.

Ce que ma question avait de si risible.

*

Cependant par degrés l’ombre devint visible ;
Et l’être qui m’avait parlé précédemment
Reparut, mais grandi jusqu’à l’effarement ;
Il remplissait du haut en bas le sombre dôme
Comme si l’infini dilatait ce fantôme ;
De sorte que l’espace effrayant n’offrait plus
Que des visages, flux vivant, vivant reflux,
Un sourd fourmillement d’hydres, d’hommes, de bêtes,
Et que le fond du ciel me semblait plein de têtes.

Ces têtes par moments semblaient se quereller.
Je voyais tous ces yeux dans l’ombre étinceler.
Le monstre grandissait et grandissait sans cesse,
Et je ne savais plus ce que c’était. Était-ce
Une montagne, une hydre, un gouffre, une cité,
Un nuage, un amas d’ombre, l’immensité ?
Je sentais tous les yeux sur moi fixés ensemble.

*

Tout à coup frissonnant comme un arbre qui tremble,
Le fantôme géant se répandit en voix
Qui sous ses flancs confus murmuraient à la fois.