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Le réel, c’est la roue, et non le tour de roue.
larves, vous serez. Attendez votre tour.
Puisque le papillon qu’elle doit être un jour ;
Est là-haut, ouvrant l’aile ; et, joyeux, tourbillonne,
Puisque le paradis qu’il doit être-rayonne,
La chenille n’est pas, l’enfer n’existe point.

À la vie à venir le sort présent se joint.
L’être, qui n’est vivant que complet, se déploie
Composé d’aucune ombre et de toute la joie,
Ne gardant du passé que l’extase, et rempli
D’un souvenir céleste et d’un divin oubli.

L’univers, c’est un livre, et des yeux qui le lisent.
Ceux qui sont dans la nuit ont raison quand ils disent :
Rien n’existe ! Car c’est dans un rêve qu’ils sont.

Rien n’existe que lui ; le flamboiement profond,
Et les âmes, les grains de lumière, les mythes,
Les moi mystérieux, atomes sans limites,
Qui vont vers le grand moi, leur centre et leur aimant ;
Points touchant au zénith par le rayonnement,
Ainsi qu’un vêtement subissant la matière,
Traversant tour à tour dans l’étendue entière
La formule de chair propre à chaque milieu,
Ici la sève, ici le sang, ici le feu ;