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Il est croix sur la terre et s’appelle Jésus.

Hors de la terre il est l’innommé.

Chaque sphère
Le nomme en frissonnant du nom qu’elle préfère,
Mais tous les noms sur Dieu sont des flots insensés.
Quant au globe-chétif et morne où vous passez,
Hommes, l’ange a parlé d’une façon sévère ;
L’homme est l’être sacré que la terre révère ;
Mais l’arbre est quelque chose et la bête est quelqu’un ;
La pierre et son silence, et l’herbe et son parfum ;.
Vivent ; l’homme, rayon, doit plaindre la poussière ;
L’être est une famille où l’homme est le grand frère
Et lui, l’âme, d’en haut, il doit, dans leurs combats,
Verser tout son azur sur les âmes d’en bas ;

L’homme, malgré sa haine et malgré sa démence,
Est le commencement de la lumière immense.
L’égalité dans l’ombre ébauche l’unité ;
L’unité, c’est le but de la route clarté.