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L’un descend, l’autre monte ; et Dieu dans l’ombre passe ;
Et chacun d’eux éclaire un côté de sa face
Au fond du firmament.
Par moments, dans l’azur où l’archange a son aire,
Il se fait des hymens que chante le tonnerre ;
L’âme épouse le ver ;
Et le ciel et l’enfer, et la lumière et l’ombre,
Et le rayon splendide et le flamboiement sombre
Se mêlent dans l’éclair.

Rien n’est désespéré, car rien n’est hors de l’être.
Vivez ! Le disparu peut toujours reparaître.
Le mal par vous construit,
Se place, dans la vaste et morne apocalypse,
Entre votre âme et Dieu ; l’enfer est une éclipse ;
Le mal passe, Dieu luit !
Transfigurations splendides et subites !
Les châtiments sont pleins de sombres : cénobites,
De bras au ciel tendus.
Parfois les lieux profonds ont des sanglots sublimes
Qui jettent tout à coup près de Dieu sur les cimes
Des monstres éperdus !