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Dieu vit. Quiconque mange est assis à sa table.
Il est l’inaccessible, il est l’inévitable ;
L’athée au sombre vœu,
En se précipitant, sans foi, sans loi, sans prisme,
La tête la première ; au fond de l’athéisme,
Brise son âme à Dieu !
Il est le fond de l’être. Oui, terrible ou propice,
Tout vertige le trouve au bas du précipice.
Satan, l’ange échappé,
Se cramponne lui-même au père, et l’on devine
Dans le pli d’un des pans de la robe divine
Ce noir poignet crispé.

Dieu ! Dieu ! Dieu ! l’âme unique est dans tout, et traverse
L’âme individuelle, en chaque être diverse ;
Tout char l’a pour essieu ;
La tête de mort, blême au fond de l’ombre immonde,
Par un de ses deux trous, sinistre, voit le monde,
Et par l’autre voit Dieu.
Cet ensemble, où l’on voit toujours plus d’aube naître,
Et qu’on nomme le ciel et l’enfer, se pénètre ;
Rayon et flamboiement ;