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L’ESPRIT HUMAIN.

Veux-tu voir, sur le seuil des cieux tout grands ouverts,
Le matin dételant les sept chevaux de l’Ourse ?
Ou veux-tu que, dans l’ombre où le jour a sa source,
Homme, pour te donner le temps d’examiner,
Les mondes, qu’un prodige éternel fait tourner,
S’arrêtent un moment et reprennent haleine ?
Parle.

*


Parle. L’esprit baissa ses ailes de phalène,
Et se tut.

Et se tut. L’air tremblait sous mes pieds hasardeux.
Et l’âpre obscurité, qui nous voyait tous deux
Et s’étoilait au loin de vagues auréoles,
Put entendre ce sombre échange de paroles
Entre l’esprit étrange et moi, l’homme ébloui :

— Non, rien de tout cela.

Non, rien de tout cela. — Que demandes-tu ?

Non, rien de tout cela. — Que demandes-tu ? — LUI.