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Et, luttant pour le droit et pour la vérité,
Le faible a dans les reins toute l’immensité
De là l’auguste foi du cœur simple et robuste.
Vivants, tous les cheveux de la tête du juste,
Par des fils que nul bras n’a pu briser encore,
Sont liés aux rayons de tous les astres d’or.
Vis, âme : — Oh ! que Dieu soit dans ce que tu préfères !
La loi, sous ses deux noms une dans les deux sphères,
Vivants, c’est le progrès ; morts, c’est l’ascension.
Toute cité, d’en bas ou d’en haut, est Sion ;
Tout être, par l’effort du labeur volontaire,
Sort de l’épreuve, et rentre au bonheur ; toute terre
Doit devenir Éden et tout ciel paradis.

Les gisants s’écrieront : debout ! les engourdis
Remueront ; l’avenir, parlant d’une voix tendre,
Dira : terre, voici le chemin qu’il faut prendre,
Ô terre ! et l’harmonie en chantant conquerra
L’horreur du Groënland, l’horreur du Sahara,
Et le sable et la neige, et ces larves barbares,
Caraïbes, hurons, bédouins, malabares,