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L’étincelle de Dieu, l’âme, est dans toute chose.
Le monde est un ensemble où personne n’est seul ;
Tout corps masque un esprit ; toute chair est linceul ;
Et pour voir l’âme on n’a qu’à lever le suaire.

La faute est le squelette et l’être est l’ossuaire.
C’est à dire, ô vivant, car pour la terre il faut
Sans cesse commenter les formules d’en haut,
Que ce monde, où Dieu met ce que des cieux il ôte,
N’est que le cimetière horrible de la faute.

Tout fait, germe : Et la vie est un flanc qui conçoit,
Quoi ? la vie à venir. Tout être, quel qu’il soit,
De l’astre à l’excrément, de la taupe au prophète,
Est un esprit traînant la forme qu’il s’est faite.
Autant que dans la grâce et que dans la beauté,
L’être persiste et vit dans la difformité
Sous l’engloutissement de la matière infâme ;