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vient voir, avec un sourire serein,
Brûler la Brinvilliers et rouer vif Mandrin,
Où l’on vient savourer l’agonie âpre et lente,
Et voir l’effet que font l’huile et la poix bouillante
Sur Caïn, et Judas hurler, et Lucifer
Rugir à chaque coup de la barre de fer !
Il se tut ; puis rouvrit ses deux lèvres vermeilles
D’où les mots s’envolaient ainsi que des abeilles,
Comme s’ouvre la ruche après que l’aube a lui


Personne n’est puni pour la faute d’autrui.
D’ailleurs, hommes, le fruit est fait, pour qu’on le cueille.

Le livre monde est fait pour qu’on tourne la feuille.
Savoir, c’est vivre ; et vivre est le droit. Adorer,
C’est connaître ; et la porte aime à voir l’âme entrer.
’Quelle que soit la lutte ou la peine ou l’épreuve,
Chaque fois que l’homme, humble et que le doute abreuve,
Saisit un fait nouveau dans l’ombre, il a goûté
De Dieu, de la lumière et de l’éternité.

C’est bien. C’est vers le jour une marche gagnée.