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Il livre Tyr et Suze aux onagres rayés ;
Il poursuit, à travers les siècles effrayés,
Ainsi qu’on traque un loup de repaire en repaire,
Vingt générations pour le crime du père.
Ô passants de la nuit, marcheurs des noirs sentiers,
Hommes, larves sans nom, qui mourez tout entiers,
Dieu montre brusquement sa face à qui l’outrage ;
Et quand vous l’insultez dans votre folle rage,
Comme le grand lion surgit dans la forêt,
Adonaï s’efface et Sabaoth paraît !
Saint, saint, saint, le seigneur mon Dieu ! Silence, abîmes !

Et l’aigle s’enfonça dans les brumes sublimes
Pareil au grain de feu tombé de l’encensoir.