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Ah ! malheur à-celui
Qui doute : Je vous dis que sa face m’a lui
Et que j’ai vu son œil sombre dans les tonnerres.
Les patriarches blancs et huit fois centenaires
Lui parlaient autrefois. C’est-lui ! C’est le vivant.
C’est dans la grande nuit le grand soleil levant.

Rien n’existe que Dieu.

Tout le craint, tout le nomme.
La pierre du tombeau souffle sur l’homme, et l’homme
S’évanouit ; ses jours n’ont pas de lendemain
Il marche quelques pas-dans un obscur chemin,
Puis son pied se dissipe et sa route s’efface ;
Il meurt, et tout est mort Quoi qu’il tente ou qu’il fasse,
Il possède l’éclair, le vent, l’instant, le lieu ;
Il est le rêve, et vit le temps de dire adieu.
Fantômes ! vous flottez sur les heures obscures
Dans ce monde ou l’on voit passer quelques figures !
Hommes, qu’êtes-vous donc ? Des visages pensifs.
Le mal descend de, vous comme le froid des ifs.