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e étrange ; et cette mouche
Était un aigle au vol tournoyant et farouche.
Le vide était moins sombre et le vent moins mauvais.
Chacun des noirs oiseaux vers qui je m’élevais,
Comme jadis le mage était loin de l’apôtre,
Volait seul dans sa zone et ne voyait pas l’autre.

L’aigle criait : Qui donc est là, gouffre hideux ?
Qui donc dit : il n’est pas ! Qui donc dit : ils sont deux !

Qui donc dit : — Ils sont douze, ils sont cent, ils sont mille ;
Ils emplissent l’azur comme un peuple une ville ;
Et le ciel serait clair, limpide et radieux,
S’il n’était obscurci du noir essaim des dieux.
Ô vents, il est ! Abîme ! il est seul. Seul, vous dis-je !
Ténèbres, demandez aux soleils. Le prodige,
       gouffres, ce serait qu’il ne fût pas. Je suis
L’aigle éclairé d’en haut qui plane au fond des nuits ;