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ivit :

Je suis le grand vautour béant.
J’étais sur la montagne et j’avais un géant.
Pas l’être à qui je viens de parler, mais un autre.
Vous, hommes, votre loi, c’est d’apprendre ; la nôtre,
À nous, les becs d’acier, craints même des tombeaux,
C’est d’arracher la vie et la chair par lambeaux
Il faut au dur vautour la proie ensanglantée.
La mienne me plaisait ; je mangeais Prométhée ;
Quand Orphée apparut, et-me dit : Viens. J’allai,
Rauque et tout frémissant, vers cet homme étoilé.
Il chantait, et son hymne était une prière,
Et, lui, marchait devant, et je volais derrière ;
Et tout ce que je sais, ténèbres, c’est l’esprit,

C’est Orphée au front calme et doux, qui me l’apprit ;
Stupide, j’ai suivi cette voix enchantée ;
Et c’est ainsi que fut délivré Prométhée.

Écoute. En écoutant l’esprit se forme et naît.
Prométhée, à travers les, tourments, m’enseignait ;
Orphée a complété l’œuvre de Prométhée ;