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Il planait
Dans le : vide, que nul ne sonde et ne connaît,
Criant
— Hé ! le géant ! Hé ! l’homme de l’abîme !
Est-ce que tu n’es pas fatigué ? de ma cime,
J’entends le craquement éternel de tes os.
Ta livide sueur pleut dans l’affreux chaos.
Es-tu bien las ? Réponds. Sur ton immense épaule
Pèse l’énormité monstrueuse du pôle ;
Le globe, avec les cieux, et les monts chevelus,
Avec les mers roulant les flux et les reflux,
Avec ses dieux ayant des gouffres pour ancêtres,
Avec sa fourmilière épouvantable d’êtres,
Avec ses millions-de chocs, de bruits ; de pas,
Ses vivants et ses morts... c’est très lourd, n’est-ce pas ?
Nulle voix ne sortit du vide pour répondre ;
Et tout continua d’être horrible, et de fondre
La cécité muette avec l’obscurité.
Et le vautour me vit, et, s’étant arrêté,
Grave et hideux, me dit :
Passant, sache les choses.
Il est des dieux. Ils sont les dieux, mais non les causes.


Il poursu