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LES ÉCUSSONS




Clorinde a des yeux clairs et froids comme l’acier,
Qu’indignent les aveux, qu’allument les mains jointes ;
Elle habite l’orgueil comme un donjon princier ;
Et son regard, pareil au fer d’un justicier,
Sait plus loin dans les cœurs enfoncer mille pointes.

Jane a les yeux profonds, obscurs comme les trous
Que sur les hauts remparts braquent les couleuvrines.
Quand, lourds de voluptés, ils se fixent sur nous,
Entre leurs cils serrés flotte un nuage roux,
Et deux vides brûlants restent dans nos poitrines.

Alice a dans les yeux l’éclat des pièces d’or,
Et ce n’est point au cœur que sondent leurs silences.
Ils semblent soupeser quelque secret trésor ;
Et sans cesse inquiets, ils oscillent encor,
Comme font les plateaux des parfaites balances.