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56 LES AMANTS

SÉRÉNADE

La coupe où sans regret tu versas l’affreux vin
Reste la coupe d’or d’un échanson divin!

La nuit qui scintillait quand nous nous séparâmes
Reste l’âme étoilée où montaient nos deux âmes!

La fleur qui mourra loin de tes profonds cheveux
Reste l’œillet béni qui servait les aveux!

Le vent qui passe et prend le baiser qu’on oublie
Reste le messager du serment qui nous lie!

L’oiseau mélodieux que tu n’écoutas plus
Reste le rossignol des jours où je te plus!

Le socle où je dressais ta statue infidèle
Reste le piédestal d’une image immortelle!