Page:Dierx - Œuvres complètes, Lemerre, II.djvu/111

Cette page n’a pas encore été corrigée

RETOUR DE FÊTE 101

RETOUR DE FÊTE

Le maître est l'Amour, l’heure est la maîtresse !
Au rythme affolé du fifre et des cors,
Au bal, un instant de soudaine ivresse,
J’avais dans mes bras pressé ton beau corps.

J’avais respiré dans ta chevelure
L’odeur qu’un amant porte à son chevet ;
Et ta joue en fleur gardait la brûlure
Du feu que ma tempe aussi conservait.

Il fallut bientôt rejoindre les nôtres ;
Et par les chemins tout illuminés
Nous suivions de loin les uns et les autres
Sans nous dire un mot, les yeux détournés.

Dans l’allée obscure enfin nous entrâmes.
Oh! le ciel n’a pas de plus prompts éclairs!
Un baiser subit, unissant nos âmes,
Fondit comme un philtre au fond de nos chairs.