Page:Dierx - Œuvres complètes, Lemerre, I.djvu/99

Cette page n’a pas encore été corrigée

 

I

Un amas orageux charge les horizons
Des gorges de Carnac aux sauvages gazons ;
Aux vieux troncs crevassés de profondes gerçures ;
Aux grands dolmens rangés dans la brume, tout droits ;
Aux flaques rougissant sur les bords par endroits,
Où, comme un assassin couvert d'éclaboussures,
Avant de disparaître au revers du plateau,
Le soleil vient laver sa face et son manteau.

Un grondement lointain comme un signal s'approche.
Et de l'est assombri, par bonds, de roche en roche,
Sur le sol où se traîne un reflet en lambeaux,
La voix plus menaçante après un court silence,
Le souffle bref, la nuit se déploie et s'élance,
Pleine d'éclairs subits qu'on croirait des flambeaux
Allumés à la hâte, éteints à l'improviste,
Promenés par des bras tendus vers une piste.