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Non, ce vieil astrologue est aveuglé par l'âge,
S'il est vrai que l'on puisse au ciel rien percevoir.
Pourtant il a prédit mon crime l'autre soir !
Ah ! Quel spectre ai-je vu, levant sa main armée ?
Mais non ; c'est un reflet sous un peu de fumée !
La vaine illusion se détruit. - Je la vois
Par là qui se reforme et disparaît. - Des voix
Au dehors ont parlé ! - Des pas frappent la route !
— Plus rien ! - C'était le vent dans les feuilles, sans doute !
C'étaient mes propres pas dans ce silence affreux !
C'est la nuit qui m'oppresse et qui trouble mes yeux !
C'est la flamme qui va mourir et qui vacille !
C'est ce vieillard maudit qui sommeille immobile !
C'est l'aube que j'attends avec la liberté !
C'est l'univers entier sur son axe arrêté !
C'est la prédiction qui veut être accomplie !
Allah ! Vais-je vraiment sombrer dans la folie !
Ces armes, ce poignard, s'agitent sous mes mains,
Ils me parlent de mort avec des mots humains !
Ma raison se débat, leur démence est plus forte !
Cela ne sera pas ! » Il courut vers la porte,
L'ouvrit grande, et jeta ses armes dans la nuit.
Ce fut une lumière éteinte dans un bruit.
Il regarda, debout au seuil de la masure,
Sombre dans la clarté passant par l'embrasure :
« Le ciel, dit-il, est noir encore à l'orient.