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Pour un dernier appel sur les cordes vibrantes,
D'une voix languissante elle lui dit : « Ma sœur,
Ne pense pas avoir dissipé ma torpeur :
Non ; tu l'as alourdie. O Souré-Ha ! Pardonne ;
Pour m'égayer, plutôt, si tu veux être bonne,
Au lieu d'accords plaintifs pareils aux bruits que font
Les vents mortels, le soir, dans un arbre profond,
Tu chanterais, ma sœur, quelques chansons bien folles,
Ou quelques airs de danse aux légères paroles
Qui me rendent les nerfs avec l'esprit joyeux. »
Vers elle Souré-Ha ne leva pas les yeux.
Rien ne semblait pouvoir troubler sa rêverie.
L'insoucieuse fille alors, comme attendrie,
Regarda de nouveau cette sœur qui pleurait :
« Aurais-je deviné, fit-elle, son secret ?
C'est l'amour qu'elle enferme et qui lui ronge l'âme.
L'amour seul dans les yeux sait mettre autant de flamme ;
Pour l'embellir ainsi, l'amour seul dans la voix
Sait mêler la douleur et l'ivresse à la fois.
Je le saurai bien vite ! » - Oh ! Les charmantes poses
Que prit pour se lever l'enfant aux lèvres roses !
A côté de sa sœur elle s'en vint s'asseoir.
Souré-Ha demeurait pensive sans la voir,
Sans l'entendre, à son rêve intérieur fidèle.
La cadette sourit, se pencha plus près d'elle,
Et murmura tout bas ce seul mot : « Thaéri ! »
Comme un chevreau peureux et qui cherche un abri,
Souré-Ha, tressaillant à ce nom tout entière,