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— « Les nymphes de ce bois sont dans l'herbe enterrées,
Les nymphes dont toujours palpite le reflet
S'éternisant sous l'eau dans sa blancheur de lait,
Comme celui des fleurs qu'elles ont admirées,
         Par un charme attirées. »

— « Sous l'éternel éclat de tes grands yeux polis,
Mille rêves pareils au mien, mille pensées
Reluisent. Je crois voir les flammes renversées
Des amours que les bords de ces yeux sous leurs plis
         Roulent ensevelis. »

— « Lentement ces reflets ont tari toute sève,
Et tout revit sous l'eau si tout meurt sur les bords.
Ces images ont pris la vie à tous les corps,
Arbres, nymphes et fleurs, qui penchés sur la grève
         Ont contemplé leur rêve. »

— « Nyssia, que me fait ce lac mystérieux
Dont tu parles ? Vers moi tourne enfin tes prunelles !
Je sens que tout mon être absorbé passe en elles,
Et que mon âme entière a plongé sous les cieux,
         Nyssia, de tes yeux. »

Et Nyssia sourit : « Vis ou meurs, que m'importe !
Dit-elle, maintenant que tressaille à son tour
Dans mes yeux l'immortel reflet de ton amour.
Oui, c'est vraiment ton âme, au fond de cette eau morte,
         Ton âme, que j'emporte ! »