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— « Nyssia, dans tes yeux je contemple, charmé,
Tous mes désirs nageant vers un azur plus tendre.
Tu regardes là-bas, Nyssia, sans m'entendre ;
Mais mon âme revoit son fantôme pâmé
         Dans tes yeux enfermé. »

— « Et pourtant, comme autour du bassin, me dit-elle,
Tout est morne ! Partout, vois, sur cette eau qui dort
Les arbres amaigris se penchent ; tout est mort.
On dirait sur la rive une sombre dentelle ;
         Cette source est mortelle. »

— « Prunelles ! Chers écrins aux limpides cristaux !
Quand la frange de jais de vos grands cils s'abaisse
Et sur la joue au loin projette une ombre épaisse,
Je crois voir se fermer sur mille Eldorados
         De funèbres rideaux. »

— « Dans ces pâles gazons où périt toute chose,
Tandis que leurs reflets restent verts sous les eaux,
Vois ces tertres cachant le long des noirs roseaux
Comme l'ancien secret d'une métempsycose.
         Là, sais-tu qui repose ? »

— « Autour de ta paupière, à l'ombre de tes cils
Dont les reflets charmants, derrière tes yeux calmes,
Caressent mes désirs comme de douces palmes,
Ah ! Pour s'être enivrés de philtres trop subtils,
         Des rêves dorment-ils ? »