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Et nul ne vient ; nul équipage
Ne piaffe aux portes du château ;
Et sur son perron chaque page,
Épuisé, dort dans son manteau.

Tandis que le temps ronge et mine
Au dehors les murs récrépis,
Le palais toujours s'illumine,
Partout plein d'échos assoupis.

Un soir d'orage, les rafales,
Au bruit des volets rabattus,
Soufflent les torches triomphales
Dans la main des hérauts têtus.

Et voilà dans la nuit sonore
Des pas nombreux sur le parquet :
« Salut, dit l'hôte, à qui m'honore !
Et mon cœur vous revendiquait !

- « Allons ! Comme nous, tiens parole !
Lui répondent les arrivants ;
Mets à ton seuil ta banderole,
Malgré la nuit, malgré les vents.

« Nous venions tous en compagnie
À nos chevaux livrant les mors.
Le souffle d'un mauvais génie
Nous a bientôt fait tomber morts.