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Il attend toujours ses convives.
Malgré les vents, malgré les froids,
Il croit entendre leurs voix vives,
Et le galop des palefrois.

Sa table pour eux est dressée
Chaque jour, et tout prêt son vin.
Il les fête dans sa pensée ;
Et les pages sonnent en vain !

Maintes brillantes cavalcades
Passent là-bas sur les chemins,
Comme fuyant les embuscades
D'un manoir aux durs lendemains.

Noble, il se fie à la noblesse
Des invités de haut renom.
Honteux du doute qui le blesse,
Aux pages las il répond : " non !

" non ! Redorez toutes mes salles !
Rallumez ce soir les flambeaux !
Allez dans mes plaines vassales ;
Apportez-moi des fruits plus beaux !

" changez les fleurs sur ces balustres !
Resablez les routes du bois !
Ils viendront, mes hôtes illustres !
C'est en leur honneur que je bois ! "