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Il est des gouffres noirs dont les bords sont charmants.
La liane à l'entour qui tapisse la lande
Se balance aux parois et s'enroule en guirlande.
Fleuri d'une couronne aux mille chatoîments,
Je sais un gouffre noir sur la verte colline.
Des arbres de senteur l'ombragent en entier,
Et l'on y vient joyeux par le plus gai sentier.
Parfois un souffle frais et qui caresse incline
Le feuillage agité d'un rapide frisson,
Et sous un vol épars d'amoureuses paroles
Penchant les cloches d'or et les blanches corolles,
Verse à l'abîme, ainsi qu'un fidèle échanson,
Avec l'esprit des fleurs les gouttes de rosée.
Dans ce sinistre puits, ô perles ! ô parfums !
Comme des espoirs morts ou des rêves défunts,
Pour qui donc tombez-vous ? De quelle urne brisée ?
De quel fleuve divin grossissez-vous le cours ?