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À mon ami Émile Bellier.


 
I

Hommes des jours tardifs en germe dans le temps !
Sous l'amoncellement des siècles, dont l'écume
Vous rongera plus tard aux froideurs de la brume
Où vont s'évanouir les peuples haletants,
Ô vous, qui trouverez ceci ! Races futures !
Hommes des jours lointains, mais promis aux tortures
Anciennes ! ô mortels ! ô martyrs comme nous
Du mal de vivre accru par l'amas des années !
Vous tous qui, las aussi de plier les genoux,
Traînerez au hasard vos lentes destinées,
Mais non plus rayonnants de notre jeune orgueil !
Quand ce long avenir qui roule dans mon oeil
S'effacera pour vous dans le confus mirage
Du passé radieux, fils d'Adam, fils du mal,
Écoutez ! -car voici, dans le premier naufrage
Du monde, ce que seul j'aurai su, moi, Jubal !