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« Si grand qu’un bonheur soit, pour l’homme sans traîtrise,
S’il est fait du malheur d’un autre, n’est-ce pas
La coupe de poison que la main ivre a prise ?

« Et je riais de voir que tout fruit mûr, là-bas,
Est sûrement percé par un ver invisible ;
Et qu’il revomissait les plus puissants appâts.

« Et je prenais toujours ce coeur simple pour cible.
J’élargissais encor la part de son bonheur,
Sans qu’un remercîment pour toi lui fût possible.

— « Mon oeuvre est bon ainsi qu’il est ! dit le seigneur.
— Et les routes du ciel aux hommes sont fermées !
Je sais cela, reprit le parfait raisonneur.

« Les rêves les plus chers aux foules affamées,
Lui, les réalisait. Il fut roi sur les rois
Qui se disent choisis par le dieu des armées.

« le meurtre est le plaisir où tes fils sont adroits,
C’est la gloire de ceux qui portent la couronne ;
Mais la sienne chargeait son front, si tu m’en crois.

« O créateur d’Adam ! Quel concert t’environne !
De tous les avortons du couple rejeté,
Qui donc plus que ce roi se lamenta ? Personne !