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Les Sports athlétiques

sont chères, en bon chevalier, mais je puis faire bon ménage avec un intellectuel et passer de bonnes heures avec lui ; je ne sais pas si elles sont, pour lui, aussi agréables !

L’intellectuel dit : Développez donc les cerveaux et non les muscles. Et moi je dis — et M. le docteur Tissié m’approuvera, je crois — : Pour développer le cerveau, il faut fortifier le muscle. Quand nous aurons battu les intellectuels — l’heure approche, car le muscle triomphe — nous verrons disparaître des boulevards ces romans dont on s’empoisonne. Quelle belle victoire ! (Assentiment général.)

Oui, ne serait-ce pas une grande victoire que de pouvoir réduire ainsi les intellectuels qui croient tenir le sommet de la pyramide humaine ! Nous y arriverons, je l’espère bien.

Je fais des vœux pour que ces idées pénètrent et soient appliquées dans les lycées, collèges, dans les établissements libres, dans les maisons de congréganistes, comme les appellent volontiers nos adversaires. Congréganistes, je n’aime pas ce mot-là, je préfère le mot libre. Je suis ce que je suis ; j’ai mes idées, j’ai le courage de les dire et je cherche à les faire triompher. (Vifs applaudissements.)

Et pour terminer par un mot de concorde, je voudrais, Monsieur le Sous-Préfet, — et, pour ma part, mes efforts sont tournés vers ce but, — que les sports fussent un terrain où toute la jeunesse française pût se réunir, qu’on y travaillât à ruiner dans ce pays l’esprit qui nous divise, pour former une France comme nous la rêvons tous, nous les libéraux, non pas une France dans laquelle nous penserons tous de la même manière, c’est impossible, mais une France où tous nous aurons la pratique austère, loyale et chevaleresque du respect des autres et de tolérance. (Applaudissements frénétiques et prolongés.)



Paris — J. Mersch, imp., 4 bis, Av. de Châtillon.