supérieure dans ces jeunes têtes. Il faut donc faire une part équitable du travail et des jeux, et je serais bien de l’avis de M. Godart, dont l’expression nette et sage a été si bien résumée dans le Vélo par son envoyé spécial, M. Frantz Reichel, ici présent. C’est-à-dire je voudrais voir donner le temps qui lui est dû à l’activité physique et même l’augmenter, mais je n’irais pas jusqu’à la superstition des trois-huit. (On rit.) Il est certain que huit heures d’études intensives donneraient un meilleur résultat qu’un plus grand nombre d’heures d’étude consacrées à un travail relâché. Il est bien sûr, toutefois, qu’en développant les muscles, en les faisant solides, on obtiendrait une circulation cérébrale plus active. On arriverait, comme l’a si bien démontré M. Tissié, à des produits littéraires et scientifiques supérieurs. Et j’estime que les vainqueurs du football ont bien des chances d’être les lauréats de demain dans les concours intellectuels.
Et pour que les associations sportives produisent tous leurs effets, je voudrais qu’elles fussent absolument intransigeantes sur le point d’honneur et sur la dignité de l’athlète. Pas de compromis. — Monsieur, vous avez violé la loi, vous êtes disqualifié. — Monsieur, vous avez menti, vous êtes disqualifié. — Monsieur, vous avez maltraité votre adversaire, vous êtes disqualifié. Un point, c’est tout. Avec des mœurs pareilles, nous irons peut-être avec succès à l’encontre de ces consciences de caoutchouc que la politique a malheureusement tendu à développer, parce que la politique étant faite d’intérêts pousse au compromis, et que le compromis est toujours une entorse faite à la conscience. (Vive approbation.) Que les associations sportives arborent donc le drapeau de l’intransigeance sur les questions d’honneur et lorsqu’elles entreront sur un terrain où les compromis sont pratiqués, qu’on les voie gagner la