Page:Didon, Influence morale des sports athlétiques, 1897.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.

13
Les Sports athlétiques

à l’occasion d’une faute, de même qu’on corrige le bon cheval à l’occasion d’un faux pas.

Il faut donc laisser à ces associations le soin de leur bourse pour leur apprendre à s’en servir, à bien choisir quand elles achètent, et à payer le moins cher possible les objets dont elles ont besoin. Elles doivent s’administrer librement, sans entrave de la part de l’autorité.

Il y a toujours, dans les établissements d’enseignement, des censeurs austères, sévères, qui rappellent que telle chose ne doit être faite qu’à 2 heures et demie. — Mais la bataille est à 2 heures ! — La bataille, je ne connais pas cela. Je ne connais que l’heure fixée : 2 heures et demie. (Rires.)

Il faut faire disparaître ces entraves et dire aux jeunes gens : Allez au combat, battez bien l’adversaire et, quand vous reviendrez, ayant remporté la victoire, avec un rayon de gloire sur le front, vous travaillerez mieux. (Applaudissements.)

Voici donc comment je comprends le rôle, l’attitude des directeurs d’établissements vis-à-vis de ces associations sportives et athlétiques d’après la réserve que j’ai faite hier. Ce rôle se résume en un patronage bienveillant, encourageant, fortifiant, prévoyant. C’est tout ce qu’on peut se permettre vis-à-vis d’êtres libres. L’être libre, à moins d’un ordre qui lui est donné, est un être affranchi, à qui l’on doit laisser la liberté. On ne doit lui parler que comme à un être souverain, voilà la formule. (Nouveaux applaudissements.)

Je vais encore faire une réserve ; il faut que ces associations soient absolument respectueuses des heures d’études.

Il est évident que, si une association athlétique passe toute la journée à faire des sports, le latin, le grec, l’histoire, les mathématiques ne tomberont pas par une infusion