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Les Sports athlétiques

de ce fait que partout il y avait une centralisation absolue dans les lycées, dans les collèges, dans les écoles libres, congréganistes, j’ai observé ce fait particulier que les élèves étaient toujours groupés au gré de l’autorité qui les domine. La centralisation est partout et c’est ce que je ne puis accepter. Aussi me suis-je promis que, quand j’aurais un ensemble à manier, je ferais un trou, par lequel je ferais entrer la liberté dans les associations et dans les établissements d’éducation. Or, Messieurs, la liberté, intronisée là et pratiquée là, finira, soyez-en sûrs, par s’établir dans le pays en maîtresse souveraine.

Ce que je m’étais promis de faire je l’ai fait. Et les associations se sont constituées, et j’admirais l’importance que se donnaient ces présidents, ces secrétaires, tous ces membres du bureau, à cause de la dignité dont ils se voyaient tout d’un coup revêtus. J’ai même remarqué que les dignitaires scolaires, institués par l’autorité, avaient moins d’influence que ceux choisis par les camarades. Pourquoi ? Parce que ces derniers sont revêtus seuls de l’autorité que l’opinion peut donner, car, dans les écoles comme dans le pays, dans la nation comme dans les petits groupes, il y a une autorité souveraine, — l’opinion. Le chef qui ne la représente pas ne peut rien, celui qui la représente peut tout, surtout quand il poursuit un but élevé. (Applaudissements prolongés.)

De même que ces associations scolaires naissent librement, de même elles doivent s’administrer librement, même en ce qui regarde leur budget, et c’est là où je différerai peut-être d’avis avec M. le docteur Tissié. Elles doivent apprendre à se gouverner pour connaître la responsabilité, et je laisserai au besoin la faute s’accomplir parce qu’elle permet de donner une leçon. Je n’aime pas les élèves impeccables, je préfère ceux qu’on peut corriger et instruire