Page:Didon, Influence morale des sports athlétiques, 1897.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

10
Les Sports athlétiques

voquées par des sympathies naturelles, par des rapports de famille, par diverses convenances qu’il est difficile d’analyser, et je voyais les élèves se grouper six par six, quatre par quatre, deux par deux. Oh ! je n’aime pas cela, parce que l’esprit de coterie est une cause de division et de faiblesse, et comme je n’ai pas l’habitude de couper le mal autrement que dans la racine j’ai laissé les choses aller, mais je me suis dit : Voici une plaie que j’extirperai ; or, Messieurs, je l’ai extirpée sans rien dire, en organisant les sports, en mêlant tous les groupes.

J’ai vu que cette grande jeunesse est arrivée à faire de la fraternité. Elle s’est rapprochée dans la lutte autour du drapeau blanc et noir, celui d’Albert-le-Grand, le nôtre, avec ses quatre lettres A-A-A-G, de sorte que tous ces combattants ne connaissaient plus que le capitaine qui tenait le drapeau, les officiers qui le secondaient et les braves soldats qui enfonçaient l’ennemi. (Applaudissements.)

Si j’osais, je pourrais m’adresser à M. le sous-préfet et lui dire : Vous qui menez des hommes, qui avez à les gouverner, vous savez quelle puissance on a quand on peut faire l’unité dans un milieu, quand on peut couper les sectes et ramasser les combattants autour d’une idée forte. Là est le génie politique et, tandis que le génie de l’impolitique — passez-moi le mot barbare — est de diviser, celui de la politique est de réunir. (Applaudissements prolongés.)

J’ai énuméré quelques-uns des résultats obtenus expérimentalement par les associations sportives et athlétiques, par les exercices en plein air. En présence de ces résultats physiques, psychiques, moraux et civiques, les pères et les mères, les éducateurs comprennent-ils maintenant qu’ils