Page:Diderot - Le Neveu de Rameau.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cris que Palissot, son convive et son ami, ait fait des couplets contre lui. Palissot a dû faire les couplets, et c’est le Brun qui a tort. Poinsinet jette les hauts cris que Palissot ait mis sur son compte les couplets qu’il avait faits contre le Brun. Palissot a dû mettre sur le compte de Poinsinet les couplets qu’il avait faits contre le Brun, et c’est Poinsinet qui a tort. Le petit abbé Rey… jette les hauts cris de ce que son ami Palissot lui a soufflé sa maîtresse, auprès de laquelle il l’avait introduit : c’est qu’il ne fallait point introduire un Palissot chez sa maîtresse, ou se résoudre à la perdre ; Palissot a fait son devoir, et c’est l’abbé Rey… qui a tort. Le libraire D*** jette les hauts cris de ce que son associé B*** a pu laisser croire ce qui n’était pas : quoi qu’il en soit, B*** a fait son rôle, et c’est D*** et sa femme qui ont tort. Qu’Helvétius jette les hauts cris, que Palissot le traduise sur la scène comme un malhonnête homme, lui à qui il doit encore l’argent qu’il lui prête pour se faire traiter de sa mauvaise santé, se nourrir et se vêtir ; a-t-il dû se promettre un autre procédé de la part d’un homme souillé de toutes sortes d’infamies, qui par passe-temps fait abjurer la religion