lui-même, qu’il conservât toute son imbécillité, et qu’il réunît au peu de raison de l’enfant au berceau la violence des passions de l’homme de trente ans, il tordrait le cou à son père, et coucherait avec sa mère.
LUI. — Cela prouve la nécessité d’une bonne éducation. Et qui est-ce qui l’a contestée ? Et qu’est-ce qu’une bonne éducation, sinon celle qui conduit à toutes sortes de jouissances sans péril et sans inconvénient ?
MOI. — Peu s’en faut que je ne sois de votre avis ; mais gardons-nous de nous expliquer.
LUI. — Pourquoi ?
MOI. — C’est que je crains que nous ne soyons d’accord qu’en apparence, et que si nous entrons une fois dans la discussion des périls et des inconvénients à éviter, nous ne nous entendions plus.
LUI. — Et qu’est-ce que cela fait ?
MOI. — Laissons cela, vous dis-je ; ce que je sais là-dessus, je ne vous l’apprendrais pas ; et vous m’instruirez plus aisément de ce que j’ignore et de ce que vous savez en musique. Cher musicien, parlons musique, et dites-moi comment il est arrivé qu’avec la facilité de sentir, de retenir et de