possession de la charge de maître des eaux & forêts du roi le 4 Février 1312, au-lieu d’Etienne Bienfait, & exerçoit encore cette charge en 1330, il est qualifié de maître enquêteur des eaux & forêts du roi, dans un mandement du 11 Avril 1326 ; c’est la premiere fois que l’on trouve la qualité d’enquêteur donnée aux maîtres des eaux & forêts. Il y en avoit alors plusieurs, puisque par une déclaration de 1317 le nombre en fut réduit à deux.
Jean Leveneur, frere de Robert, & veneur depuis 1312, fut aussi maître enquêteur des eaux & forêts ès années 1303, 1313, 1328, & 1329 ; il paroît par-là qu’il fit cette fonction dans le même tems que Robert Leveneur son frere.
Henri de Meudon, reçu maître de la venerie du roi en 1321, fut institué maître des eaux & forêts de France le 24 Septembre 1335, & reçut en cette qualité une gratification sur le domaine de Rouen, en considération de ses services, il est qualifié maître enquêteur des eaux & forêts du roi par tout son royaume, & de celles du duc de Normandie dans un ordre daté de Saint-Germain-en-Laye le premier Août 1339, adressé au receveur de Domfront, auquel il mande de payer la dépense que Huart Picart avoit faite en apportant des éperviers au roi.
Après la mort d’Henri de Meudon, arrivée en 1344, Renaud de Giry fut maître de la venerie du roi, maître des eaux & forêts, & de celles des ducs de Normandie & d’Orléans en 1347 ; il étoit aussi en même tems verdier de la forêt de Breteuil, & exerça ces charges jusqu’à sa mort, arrivée en 1355.
Il eut pour successeur dans ces deux charges de maître de la vénerie du roi & de maître des eaux & forêts Jean de Meudon, fils d’Henri, dont on a parlé ci-devant ; l’histoire des grands officiers de la couronne le qualifie de maître des eaux & forêts, & dans un autre endroit, premier maître des eaux & forêts, ce qui suppose qu’il y en avoit alors plusieurs, & qu’il avoit la primauté.
Jean de Corguilleray, qui étoit maître véneur du duc de Normandie, régent du royaume, & maître enquêteur des eaux & forêts du même prince, fut aussi maître enquêteur des eaux & forêts du roi.
Jean de Thubeauville, maître de la vénerie du roi, fut aussi maître enquêteur des eaux & forêts du roi en 1372, il l’étoit encore en 1377 & en 1379 : de son tems fut faite une ordonnance, le 22 Août 1375, qui réduisoit les maîtres des eaux & forêts au nombre de six, y compris le maître de la venerie, qui par le droit de cette charge devoit être aussi maître des eaux & forêts.
Philippes de Corguilleray, qui étoit maître de la vénerie du roi dès 1377, succéda à Jean de Thubeauville en l’office de maître enquêteur des eaux & forêts du roi, qu’il exerça jusqu’au 22 Août 1399 qu’il en fut déchargé.
Ce fut Robert de Franconville qui lui succéda dans ces deux offices. Il se démit en 1410 de l’office de maître de la vénerie en faveur de Guillaume de Gamaches.
Celui-ci en fut deux fois desapointé ; & en 1424 Charles VII. pour le dédommager des pertes qu’il avoit souffert, lui donna la charge de grand-maître & souverain réformateur des eaux & forêts du royaume, qu’il exerçoit encore en 1428.
Depuis ce tems on ne voit pas qu’aucun grand-véneur ait été grand-maître géneral de toutes les eaux & forêts de France, on en trouve seulement quelques-uns qui furent grands-maîtres des eaux & forêts d’une province ou deux ; tel fut Yves Dufon, lequel dans une quittance du 16 Novembre 1478, prend la qualité de général réformateur des eaux & forêts.
Tel fut aussi Louis, seigneur de Rouville, que
François I. institua grand maître enquêteur & réformateur des eaux & forêts de Normandie & de Picardie en 1519.
Louis de Brezé, grand-véneur, dans une quittance du 9 Novembre 1490, est qualifié réformateur général du pays & duché de Normandie, mais il n’est pas dit que ce fût singulierement pour les eaux & forêts.
Le grand-veneur étoit donc anciennement, par le droit de sa charge, seul maître des eaux & forêts du roi : & depuis, lorsqu’on eut multiplié le nombre des maîtres des eaux & forêts, il étoit ordinairement de ce nombre, & même le premier ; on a même vû que quelques-uns des grands-véneurs avoient le titre de grand-maître & souverain réformateur des eaux & forêts du royaume ; mais cette fonction n’étoit pas alors un office permanent, ce n’étoit qu’une commission momentanée que le roi donnoit au grand-véneur, & aussi à d’autres personnes.
Les maîtres des eaux & forêts, autres que les grands veneurs, sont nommés magistri forestarum & aquarum : dans une ordonnance de Philippe-le-Bel, de l’an 1291, ils sont nommés avant les gruyers & les forestiers ; ils avoient pourtant aussi des supérieurs, car cette ordonnance dit qu’ils prêteront serment entre les mains de leur supérieur : c’étoit apparemment le grand-véneur qui avoit alors seul l’inspection en chef sur les autres maîtres des eaux & forêts.
Quelque tems après on lui donna des collegues pour les eaux & forêts : le nombre en fut reglé différemment en divers tems.
Le plus ancien maître ordinaire des eaux & forêts qui soit connu entre ceux qui n’étoient pas grands-véneurs, est Etienne Bienfait, chevalier, qui étoit maître des eaux & forêts en l’année 1294, & exerça cet office jusqu’en 1312. Jean Leveneur, maître de la vénerie du roi exerçoit aussi dans le même tems l’office de maître des eaux & forêts.
Jean Leveneur, second du nom, maître de la vénerie du roi, avoit pour collegue en la charge de maître des eaux & forêts, Philippe de Villepreux, dit Leconvers, clerc du roi, chanoine de l’église de Tournay, puis de celle de Paris, & archidiacre de Brie en l’église de Meaux. Celui-ci exerça la fonction de maître des eaux & forêts du roi en plusieurs occasions, & fut député commissaire avec Jean Leveneur, sur le fait des forêts de Normandie au mois de Décembre 1300. Le roi le commit aussi en 1310, pour regler aux habitans de Gaillefontaine leur droit d’usage aux bois de la Cauchie & autres ; & en 1314 pour vendre certains bois, tant pour les religieuses de Poissy, que pour les bâtimens que le roi y avoit ordonnés.
Le grand-véneur n’étoit donc plus, comme auparavant, seul maître des eaux & forêts ; il paroît même qu’il n’avoit pas plusieurs collegues pour cette fonction.
En effet, suivant un mandement de Philippe V. du 12 Avril 1317, adressé aux gens des comptes, il est dit, qu’il avoit ordonné par délibération de son conseil, que dorénavant il n’auroit que deux maîtres de ses forêts & de ses eaux, savoir Robert Leveneur, chevalier, & Oudart de Cros, Doucreux, ou du Cros, & que tous les autres étoient ôtés de leur office, non pas pour nul méfait, car il pensoit, disoit-il, à les pourvoir d’une autre maniere, & en conséquence il mande à ses gens des comptes, que pour cause de l’office de maître de ses eaux & forêts, ils ne comptent gages à nul autre qu’aux deux susnommés, & que nul autre ne s’entremette des enquêtes desdites forêts.
Le nombre en fut depuis augmenté, car suivant une ordonnance de Philippe de Valois du 29 Mai 1346, il y en avoit alors dix qui étoient tous égaux en pouvoirs, savoir deux en Normandie, un pour