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leau ou cylindre, sous la forme duquel on garde les emplâtres dans les boutiques. Pour mettre un emplâtre en magdaleon, on prend la masse presque refroidie, & on la roule par parties avec le plat de la main sur un marbre légerement frotté d’huile. On donne à tous les rouleaux un diametre à-peu-près égal, une longueur aussi à-peu-près pareille, & un poids déterminé, ce poids est d’une once le plus communément. On recouvre chacun de ces magdaleons d’un papier blanc qui y adhere suffisamment, & qu’on arrête d’ailleurs en l’enfonçant par des petites coches faites avec la lame des ciseaux dans un des bouts du magdaleon, de façon que le milieu de l’aire du cylindre reste à nud pour pouvoir reconnoître facilement l’espece d’emplâtre ; & en fixant l’autre extrémité du papier en le pliant & le redoublant sur lui même de la même maniere qu’on ferme les paquets chez les apoticaires & chez les épiciers. (b)

MAGDEBOURG, le Duché de, (Géogr.) pays d’Allemagne au cercle de la basse Saxe. C’étoit autrefois le diocèse & l’état souverain de l’archevêque de Magdebourg ; c’est à présent un duché, depuis qu’il a été sécularisé par les traités de paix de Westphalie, en faveur de l’électeur de Brandebourg, roi de Prusse, qui en jouit. La confession d’Augsbourg s’y est introduite sous la régence de ses ayeux. La capitale de ce beau duché est Magdebourg. Voyez-en l’article. (D. J.)

Magdebourg, Magdeburgum, (Géog.) ancienne, forte, belle & commerçante ville d’Allemagne, capitale du cercle de la basse Saxe & du duché de même nom, autrefois impériale & anséatique, avec un archevêché dont l’archevêque étoit souverain, & prenoit la qualité de primat de Germanie ; mais en 1666 cette archevêché a été sécularisé par le traité de Westphalie, & cédé au roi de Prusse, outre que la ville avoit déjà embrassé la confession d’Augsbourg.

Quelques auteurs prennent cette ville pour le Mesovium de Ptolomée. Bertius est même fondé à tirer son étymologie de Magd, vierge, & de Burg ; car Othon en fit un présent de nôces à Edithe sa femme, l’entoura de murs, lui donna des privileges, & obtint du pape que son évêché seroit érigé en siége archiépiscopal ; ce qui fut fait en 968.

On ne sçauroit dire combien cette ville a souffert par les guerres & autres accidens, non-seulement avant le regne d’Othon, mais depuis même qu’elle eut monté par les soins de ce monarque, à un haut degré de splendeur. Avant lui, Charlemagne avoit pris plaisir à l’embellir ; mais les Wendes la ravagerent à diverses reprises. En 1013 elle fut ruinée par Boleslas, roi de Pologne ; réduite en cendres par un incendie en 1180 ; ravagée en 1214 par l’empereur Othon IV. assiégée en 1547 & 1549 ; saccagée en 1631 par les Impériaux qui la prirent d’assaut, y commirent tous les desordres imaginables, & finirent par la brûler.

Elle est sur l’Elbe, à 9 milles d’Halberstad, 11 de Brandebourg, 12 N. E. de Wittemberg, 35 S. O. d’Hambourg, & 98 N. E. de Vienne. Long. selon Bertius, 83. 50. lat. 62. 18.

Magdebourg est la patrie d’Othon de Guérike & de Georges-Adam Struve. Guérike devint bourguemestre de cette ville, lui rendit de grands services par ses négociations, & se fit un nom célebre par son invention de la pompe pneumatique. Il décéda en 1686, âgé de 84 ans. Struve est connu des jurisconsultes par des ouvrages estimés, & en particulier par son Syntagma Juris civilis. Il mourut en 1692, âgé de 73 ans.

MAGDELAINE, (Hist. eccl.) religieuses de la Magdelaine. Il y a plusieurs sortes de religieuses qui

portent le nom de Sainte Magdelaine, qu’en bien des endroits le peuple appelle Magdelonnettes.

Telles sont celles de Mets établies en 1452 ; celles de Paris, qui ne le furent qu’en 1492 ; & celles de Naples fondées en 1324, & dotées par la reine Sanche d’Arragon, pour servir de retraite aux pécheresses, & celles de Rouen & de Bordeaux, qui prirent naissance à Paris en 1618.

Il y a trois sortes de personnes & de congrégations dans ces monasteres. La premiere est de celles qui sont admises à faire des vœux : elles portent le nom de la Magdelaine. La congrégation de Sainte Marthe est la seconde, composée de celles qui ne peuvent être admises, & qu’on ne juge pas à-propos d’admettre aux vœux. La congrégation du Lazare, est de celles qui sont dans ces maisons par force.

Les religieuses de la Magdelaine à Rome, dites les converties, furent établies par Leon X. Clement VIII. assigna pour celles qui y seroient renfermées, cinquante écus d’aumône par mois, & ordonna que tous les biens des femmes publiques qui mourroient sans tester, appartiendroient à ce monastere, & que le testament de celles qui en feroient, seroit nul, si elles ne lui laissoient au-moins le cinquieme de leurs biens. Voyez le Dict. de Trévoux.

MAGDOLOS, (Géog. anc.) ville d’Egypte dont parlent Jérémie, c. xlvj, Hérodote & Etienne le géographe. L’itinéraire d’Antonin semble la placer aux environs du Delta, à douze milles de Péluse. (D. J.)

MAGES, secte des, (Hist. de l’Idol. orient.) Secte de l’Orient, diamétralement opposée à celle des Sabéens. Toute l’idolâtrie du monde a été longtems partagée entre ces deux sectes. Voyez Sabéens, Secte des.

Les Mages, ennemis de tout simulacre que les Sabéens adoroient, révéroient dans le feu qui donne la vie à la nature, l’emblême de la Divinité. Ils reconnoissoient deux principes, l’un bon, l’autre mauvais ; ils appelloient le bon yardan ou ormuzd, & le mauvais, ahraman.

Tels étoient les dogmes de leur religion, lorsque Smerdis, qui la professoit, ayant usurpé la couronne après la mort de Cambyse, fut assassiné par sept seigneurs de la premiere noblesse de Perse ; & le massacre s’étendit sur tous ses sectateurs.

Depuis cet incident, ceux qui suivoient le magianisme, furent nommés Mages par dérision ; car mige-gush en langue persane, signifie un homme qui a les oreilles coupées ; & c’est à cette marque que leur roi Smerdis avoit été reconnu.

Après la catastrophe dont nous venons de parler, la secte des Mages sembloit éteinte, & ne jettoit plus qu’une foible lumiere parmi le peuple, lorsque Zoroastre parut dans le monde. Ce grand homme, né pour donner par la force de son génie un culte à l’univers, comprit sans peine qu’il pourroit faire revivre une religion qui pendant tant de siecles avoit été la religion dominante des Medes & des Perses.

Ce fut en Médie, dans la ville de Xiz, disent quelques-uns, & à Ecbatane, selon d’autres, qu’il entreprit vers l’an 36 du regne de Darius, successeur de Smerdis, de ressusciter le magianisme en le réformant.

Pour mieux réussir dans son projet, il enseigna qu’il y avoit un principe supérieur aux deux autres que les Mages adoptoient ; sçavoir, un Dieu suprème, auteur de la lumiere & des ténebres. Il fit élever des temples pour célébrer le culte de cet être suprème, & pour conserver le feu sacré à l’abri de la pluie, des vents & des orages. Il confirma ses sectateurs dans la persuasion que le feu étoit le sym-