toits sont couverts de grandes feuilles d’arbres, que la pluie ne perce qu’à la longue. Macassar est située dans une plaine très-fertile, près l’embouchure de la grande riviere, qui traverse tout le royaume du Nord au Sud ; long. 135. 20. lat. mérid. 5. (D. J.)
MACATUTÆ, (Géog. anc.) peuples d’Afrique dans la Pentapole, selon Ptolomée, liv. IV. ch. iv. (D. J.)
MACAXOCOTL, s. m. (Bot. exot.) fruit des Indes occidentales. Il est rouge, d’une forme oblongue, de la grosseur d’une noix ordinaire, contenant des noyaux assez gros qui renferment une pulpe molle, succulente, jaune au-dedans comme le noyau. Ce fruit se mange, & les Européens qui y sont accoutumés, en font beaucoup de cas ; il est d’une douceur mêlée d’un peu d’acidité, ce qui le rend très-agréable au goût. L’arbre qui porte ce fruit, nommé par Nieremberg arbor Macaxocotlifera, a la grosseur d’un prunier commun, & croît dans les lieux chauds, en plein champ. On emploie son écorce pulvérisée pour dessécher les ulceres. Les femmes se servent des cendres de son bois pour peindre leurs cheveux en jaune. Voyez Ray, Hist. Plant. (D. J.)
MACCHABÉES, livre des, (Critiq. sacrée.) nous avons quatre livres sous ce nom, qui méritent quelques détails approfondis.
Les livres qui contiennent l’histoire de Judas & de ses freres, & leurs guerres avec les rois de Syrie, pour la défense de leur religion & de leur liberté, sont appellés le premier & le second livre des Macchabées ; le livre qui fait l’histoire de ceux qui pour la même cause, avoient été exposés à Aléxandrie aux éléphans de Philopator, est aussi appellé le troisieme des Macchabées ; & celui du martyre d’Eléazar & des sept freres, avec leur mere, écrit par Josephe, est nommé le quatrieme.
Le premier approche plus du style & du génie des livres historiques du canon qu’aucun autre livre ; il fut écrit en chaldaïque, tel qu’on le parloit à Jérusalem, qui étoit la langue vulgaire de toute la Judée, depuis le retour de la captivité de Babylone. Il se trouvoit encore dans cette langue du tems de saint Jérôme ; car il dit in prologo galeato, qu’il l’avoit vû. Le titre qu’il avoit alors, étoit sharbit sat bene el ; le sceptre du prince des fils de Dieu, titre qui convenoit fort bien à Judas, ce brave général du peuple de Dieu persécuté. Voyez Origenes in comment. ad psalm. vol. I. p. 47. & Eusebe, hist. eccl. VI. 25.
Quelques savans conjecturent qu’il a été écrit par Jean Hyrcan, fils de Simon, qui fut près de trente ans prince des Juifs & souverain sacrificateur, & qui entra dans cette charge au tems où finit l’histoire de ce livre. Il y a beaucoup d’apparence qu’il fut écrit effectivement de son tems, immédiatement après ces guerres, ou par lui-même, ou par quelqu’un sous lui : car il ne va pas plus loin que le commencement de son gouvernement, & comme on s’y sert des archives, & que l’on y renvoye dans cette histoire, il faut qu’elle ait été composée sous les yeux de quelqu’un qui fût en autorité.
Elle fut traduite du chaldaïque en grec, & ensuite du grec en latin. La version angloise est faite sur le grec. On croit que ce fut Théodotion qui la mit le premier en grec : mais il y a apparence que cette version est plus ancienne, parce qu’on voit que des auteurs aussi anciens que lui, s’en sont servis, comme Tertullien, Origene, & quelques autres auteurs.
Le second livre des Macchabées, est un recueil de différentes pieces ; on ne sait point du tout qui en est l’auteur. Il commence par deux lettres des Juifs de Jérusalem, à ceux d’Aléxandrie en Egypte ; pour
les exhorter à célébrer la fête de la dédicace du nouvel autel que fit faire Judas, quand il purifia le temple. Cette dédicace s’observoit le vingt-cinquieme jour de leur mois de Cisleu. La premiere de ces lettres est de l’an 169 de l’ere des Séleucides, c’est-à-dire, de l’an 144 avant J. C. & contient les neuf premiers versets du premier chapitre. La seconde est de l’an 188 de la même ere, ou de l’an 125 avant J. C. & commence au verset 10 du j ch. & finit au 18. du suivant.
L’une & l’autre de ces lettres paroissent supposées ; il n’importe où le compilateur les a prises. La premiere appelle très-mal à-propos la fête de la dédicace, la fête des tabernacles du mois de Cisleu. Car quoiqu’ils pussent bien porter à la main quelque verdure pour marque de joie dans cette solemnité, ils ne pouvoient pas au cœur de l’hiver, coucher dans des cabinets de verdure, comme on faisoit à la fête des tabernacles. Ils n’auroient pas même trouvé assez de verdure pour en faire. Pour la seconde lettre, outre qu’elle est écrite au nom de Judas Macchabée, mort il y avoit alors trente-six ans, elle contient tant de fables & de puérilités, qu’il est impossible qu’elle ait été écrite par le grand conseil des Juifs, assemblé à Jerusalem pour toute le nation, comme on le prétend.
Ce qui suit dans ce chapitre, après cette seconde lettre, est la préface de l’auteur de l’abrégé de l’histoire de Jason, qui commence au 1. verset du iij. chapitre, & continue jusqu’au 37. du dernier. Les deux versets qui suivent sont la conclusion de l’auteur. Le Jason de l’histoire, dont presque tout ce livre ne contient que l’abregé, étoit un juif helléniste de Cyrene, descendu de ceux qui y avoient été envoyés par Ptolomée Soter. Il avoit écrit en grec, en cinq livres, l’histoire de Judas Macchabée & de ses freres ; la purification du temple de Jérusalem, la dédicace de l’autel, & les guerres contre Antiochus Epiphanes & son fils Eupator : ce sont ces cinq livres dont cet auteur donne ici l’abrégé.
C’est de cet abrégé fait aussi en grec, & des pieces dont j’ai parlé, qu’il a composé le recueil qui porte le titre de second livre des Macchabées. Cela prouve que l’auteur étoit aussi helléniste, & apparemment d’Aléxandrie ; car il y a une expression particuliere qui revient souvent dans ce livre, qui en est une sorte preuve ; c’est qu’en parlant du temple de Jérusalem, il l’appelle toujours le grand temple ; ce qui en suppose véritablement un moindre, & ce plus petit ne peut être que celui d’Egypte, bâti par Onias.
Les Juifs d’Egypte regardoient cette derniere maison comme une fille de la premiere, à qui ils faisoient toujours honneur comme à la mere. Alors il étoit naturel qu’ils la traitassent de grand temple, parce qu’ils en avoient un moindre ; ce que les Juifs des autres pays n’auroient pas pu faire ; car aucun d’eux ne reconnoissoit ce temple d’Egypte, & ils regardoient même comme schismatiques tous ceux qui offroient des sacrifices en quelqu’endroit que ce fût, excepté dans le temple de Jérusalem. Par conséquent, ce ne peut être qu’un Juif d’Egypte qui reconnoissoit le petit temple d’Egypte aussi bien que le grand temple de Jérusalem, qui se soit exprimé de cette maniere, & qui soit l’auteur de ce livre. Et comme de tous les Juifs d’Egypte, ceux d’Alexandrie étoient les plus polis & les plus savans, il y a beaucoup d’apparence que c’est-là qu’il a été écrit, mais ce second livre n’approche pas de l’exactitude du premier.
On y trouve même quelques erreurs palpables ; par exemple, c. iv. l’auteur dit que Ménélaüs qui obtint la souveraine sacrificature, étoit frere de Simon le Benjamite de la famille de Tobie. Or cela