texte & en notes, soit marginales, soit rejettées au bas de la page. Ordinairement elles portent au bas quelques lettres alphabétiques qui servent à marquer le nombre des feuilles, pour connoître si le livre est entier. On charge quelquefois les pages de sommaires ou de notes : on y ajoûte aussi des ornemens, des lettres initiales, rouges, dorées, ou figurées ; des frontispices, des vignettes, des cartes, des estampes, &c. A la fin de chaque livre on met fin ou finis ; anciennement on y mettoit un < appellé coronis, & toutes les feuilles du livre étoient lavées d’huile de cèdre, ou parfumées d’écorce de citron, pour préserver les livres de la corruption. On trouve aussi certaines formules au commencement ou à la fin des livres, comme parmi les Juifs, esto fortis, que l’on trouve à la fin de l’exode, du Lévitique, des nombres, d’Ezéchiel, par lesquels on exhorte le lecteur (disent quelques uns) à lire les livres suivans. Quelquefois on trouvoit à la fin des malédictions contre ceux qui falcifieroient le contenu du livre, & celle de l’apocalypse en fournit un exemple. Les Mahométans placent le nom de Dieu au commencement de tous leurs livres, afin d’attirer sur eux la protection de l’Être suprême, dont ils croyent qu’il suffit d’écrire ou de prononcer le nom pour s’attirer du succès dans ses entreprises. Par la même raison plusieurs lois des anciens empereurs commençoient par cette formule, In nomine Dei. V. Barth. de libr. legend. Dissert. V. pag. 106. & suiv. Montfaucon Paleogr. lib. I. c. xl. Remm. Idea system. antiq. litter. p. 227. Schwart de ornam. libror. Dissert. II. Remm. Id. system. pag. 251. Fabricius Bibl. græc. lib. X. c. v. p. 74. Revel. c. xxij. Alkoran, sect. III. pag. 59. Barthol. lib. cit. pag. 117.
A la fin de chaque livre les Juifs ajoûtoient le nombre de versets qui y étoient contenus, & à la fin du Pentateuque le nombre des sections, afin qu’il pût être transmis dans son entier à la postérité ; les Massoretes & les Mahométans ont encore fait plus. Les premiers ont marqué le nombre des mots, des lettres, des versets & des chapitres de l’ancien Testament, & les autres en ont usé de même à l’égard de l’alcoran.
Les dénominations des livres sont différentes, selon leur usage & leur autorité. On peut les distinguer en livres humains, c’est-à-dire, qui sont composés par des hommes, & livres divins, qui ont été dictés par la Divinité même. On appelle aussi cette derniere sorte de livres, livres sacrés ou inspirés. Voyez Révélation, Inspiration.
Les Mahométans comptent cent quatre livres divins, dictés ou donnés par Dieu lui-même à ses prophetes, savoir dix à Adam, cinquante à Seth, trente à Enoch, dix à Abraham, un à Moïse, savoir le Pentateuque tel qu’il étoit avant que les Juifs & les Chrétiens l’eussent corrompu ; un à Jesus-Christ, & c’est l’Evangile ; à David un, qui comprend les Pseaumes ; & un à Mahomet, savoir l’alcoran : quiconque parmi eux rejette ces livres soit en tout soit en partie, même un verset ou un mot, est regardé comme infidele. Ils comptent pour marque de la divinité d’un livre, quand Dieu parle lui-même & non quand d’autres parlent de Dieu à la troisieme personne, comme cela se rencontre dans nos livres de l’ancien & du nouveau Testament, qu’ils rejettent comme des compositions purement humaines, ou du moins fort altérées. Voyez Reland de relig. Mahomet. liv. I. c. iv. pag. 21. & suiv. Isem. ibid. liv. II. § 26. pag. 231.
Livres sibyllins ; c’étoient des livres composés par de prétendues prophétesses du paganisme, appellées Sybilles, lesquels étoient déposés à Rome dans le capitole, sous la garde des duumvirs. Voy. Lomeier. de Bibl. c. xiij. pag. 377. Voyez aussi Sibylle.
Livres canoniques ; ce sont ceux qui sont reçus par l’Eglise, comme faisant partie de l’Ecriture sainte : tels sont les livres de l’ancien & du nouveau Testament. Voyez Canon, Bible.
Livres apocryphes ; ce sont ceux qui sont exclus du rang des canoniques, ou faussement attribués à certains auteurs. Voyez Apocryphe.
Livres authentiques ; l’on appelle ainsi ceux qui sont véritablement des auteurs auxquels on les attribue, ou qui sont décisifs & d’autorité ; tels sont parmi les livres de Droit le code, le digeste. Voyez Bacon, de aug. Scient. lib VIII. c. iij. Works, t. I. pag. 257.
Livres auxiliaires ; sont ceux qui quoique moins essentiels en eux-mêmes, servent à en composer ou à en expliquer d’autres, comme dans l’étude des lois, les livres des instituts, les formules, les maximes, &c.
Livres élémentaires ; on appelle ainsi ceux qui contiennent les premiers & les plus simples principes des sciences, tels sont les rudimens, les méthodes, les grammaires, &c. par où on les distingue des livres d’un ordre supérieur, qui tendent à aider ou à éclairer ceux qui ont des sciences une teinture plus forte. Voyez les mém. de Trévoux, ann. 1734, pag. 804.
Livres de bibliotheque ; on nomme ainsi des livres qu’on ne lit point de suite, mais qu’on consulte au besoin, comme les dictionnaires, les commentaires, &c.
Livres exotériques ; nom que les savans donnent à quelques ouvrages destinés à l’usage des lecteurs ordinaires ou du peuple.
Livres acroamatiques ; ce sont ceux qui traitent de matieres sublimes ou cachées, qui sont seulement à la portée des savans ou de ceux qui veulent approfondir les sciences. Voyez Reimm. Idea system. ant. litter. pag. 136.
Livres défendus ; on appelle ainsi ceux qui sont prohibés & condamnés par les évêques, comme contenant des hérésies ou des maximes contraires aux bonnes mœurs. V. Bingham, orig. ecles. lib. XVI. chap. xj. part. II. Pasc. de Var. mod. mor. trad. c. iij. p. 250. & 298. Dictionn. univers. de Trev. tom. III. pag. 1507. Platt. Instr. hist. theolog. tom. II. pag. 65. Henman, Via ad hist. litt. cap. iv. parag. 63. p. 162. Voyez Index.
Livres publics, libri publici ; ce sont les actes des tems passés & des transactions gardées par autorité publique. Voyez le Dictionn. de Trevoux t. I. p. 1509. Voyez aussi Actes.
Livres d’église ; ce sont ceux dont on se sert dans les offices publics de la religion, comme sont le pontifical, l’antiphonier, le graduel, le lectionnaire, le pseautier, le livre d’évangile, le missel, l’ordinal, le rituel, le processional, le cérémonial, le bréviaire ; & dans l’église grecque, le monologue, l’euchologue, le tropologue, &c. Il y a aussi un livre de paix qu’on porte à baiser au clergé pendant la messe : c’est ordinairement le livre des évangiles.
Livres de-plein chant ; sont ceux qui contiennent les pseaumes, les antiennes, les répons & autres prieres que l’on chante & qui sont notées.
Livres de liturgie ; ce sont ceux qui contiennent, non toutes les liturgies de l’église grecque, mais seulement les quatre qui sont présentement en usage, savoir les liturgies de S. Basile, de S. Chrysostome, celle des Présanctifiés, Προαγιαζόμενοι, & celle de saint Jacques, qui n’a lieu que dans l’église de Jérusalem, & seulement une fois l’année. Voyez Pfaff. Introd. histor. theolog. lib. IV. parag. 8. tom. III. pag. 287. Dictionn. univ. de Trev. tom. III. pag. 1507.
Les livres d’église en Angleterre qui étoient en usage dès le milieu du x. siecle, étoient selon qu’ils sont nommés dans les canons d’Elsric, la Bible, le