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Lit en joint, c’est lorsqu’une pierre, au lieu d’être posée sur son lit, est posée sur son champ, & que le lit forme un joint à plomb. Voyez Delit.

Lit de pont de bois ; c’en est le plancher, composé de poutrelles, & de travons avec son ponchis.

Lit de canal ou de reservoir ; c’en est le fond de sable, de glaise, de pavé, ou de ciment & de caillou.

Lit, (Coupe des pierres.) par analogie au lit sur lequel on se couche, se dit 1°. de la situation naturelle de la pierre dans la carriere, qui est telle, que presque toujours les feuillets de la pierre sont paralleles à l’horison d’où ils ont pris le nom de lits ; 2°. de la surface sur laquelle on pose une pierre. La surface qui reçoit une autre pierre, laquelle regarde toujours vers le ciel supérieur, s’appelle lit de dessus. La surface par laquelle une pierre s’appuie sur une autre, & qui regarde toujours la terre ou le ciel inférieur, s’appelle lit de dessous. Lorsque les surfaces sont inclinées à l’horison, comme dans les voussoirs ou claveaux, on les appelle lits en joint. Voyez Joint.

Lit, en terme de Cirier ; c’est un matelat couvert de drap & d’une couverte, entre lesquels on met les cierges jettés refroidir ou étuver, pour les rendre plus maniables.

Lit, (Jardinage.) on dit un lit de terre, un lit de fumier ; c’est une certaine largeur, une épaisseur de terre ou de fumier, entremêlés l’un dans l’autre, ou bien c’est un lit de sable, un lit de fruits, tels que ceux que l’on pratique dans les mannequins, pour conserver les glands & les chataignes pendant l’hiver.

Dans les fouilles des terres, on trouve encore différens lits, un lit de tuf, un lit de craie, de marne, de sable, de crayon, de caillou, de coquilles appellés coquillart, de glaise & autres.

Lit, Malle, Muée, ou Bouillon de Poissons, (Pêche.) c’est ainsi que les pêcheurs de l’amirauté des sables d’Olone, appellent les troupes de poissons qui viennent ranger la côte dans certaines saisons.

Lit sous plinthe, terme de Sculpture. Le sculpteur dit faire un lit sous plinthe, pour exprimer le premier trait de scie qu’il fait donner à l’un des bouts d’un bloc de marbre, pour en former l’assise, base ou plinthe. Voyez Plinthe.

LITA, (Géog.) petite ville de la Turquie européenne, dans la Macédoine, avec un évêché suffragant de Salonique, à 7 lieues du golfe de ce nom. Long. 40. 47. lat. 40. 41. (D. J.)

LITANIES, s. f. (Théologie.) terme de Liturgie. On appelle litanies dans l’Eglise les processions & les prieres qu’on fait pour appaiser la colere de Dieu, pour détourner quelque calamité dont on est menacé, & pour remercier Dieu des bienfaits qu’on reçoit de sa bonté.

Ce mot vient du grec λιτανεία, supplication. Le P. Poyrou voit plus loin ; & comme il a prétendu, que litare est pris du lit des Celtes, qui veut dire solemnité, il tireroit aussi apparemment les λίττω ou λίσσω des Grecs du lit des Celtes.

Les auteurs ecclésiastiques & l’ordre romain appellent litanie les personnes qui composent la procession & qui y assistent.

Ducange dit que ce mot signifioit anciennement procession. Voyez Procession.

Siméon de Thessalonique dit, que la sortie de l’église dans la litanie, marque la chute & le péché d’Adam qui fut chassé du paradis terrestre ; & que le retour à l’Eglise, marque le retour d’une ame à Dieu par la pénitence.

A l’occasion d’une peste qui ravageoit Rome l’an 590, saint Grégoire, pape, indiqua une litanie ou procession à sept bandes, qui devoient marcher au point du jour le mercredi suivant, sortant de diver-

ses églises pour se rendre toutes à sainte Marie Majeure. La premiere troupe étoit composée du clergé ;

la seconde des abbés avec leurs moines ; la troisieme des abbesses avec leurs religieuses ; la quatrieme des enfans ; la cinquieme des hommes laïques ; la sixieme des veuves ; la septieme des femmes mariées. On croit que de cette procession générale est venue celle de saint Marc, qu’on appelle encore la grande litanie.

Litanies, est aujourd’hui une formure de prieres qu’on chante dans l’église à l’honneur des saints, ou de quelque mystere. Elle contient certains éloges ou attributs, à la fin de chacun desquels on leur fait une invocation en mêmes termes.

LITANTHRAX, s. m. (Hist. nat.) nom donné par les anciens naturalistes au charbon de terre & au jais. Voyez ces deux articles.

LITCHFIELDS, Litchfeldia, (Géog.) ville d’Angleterre en Stafordshire, avec titre de comté, & un évêché suffragant de Cantorberi. Elle envoie deux députés au parlement. On voit près de Litchfields quelques restes de murs de l’ancien Etocetum, demeure des Carnavens, ou de l’ancien Litchfields même. Quoi qu’il en soit, cette ville est à 20 milles O. de Stafford, & à 94 N. O. de Londres. Long. 15. 50. lat. 52. 40.

Litchfields a donné le jour à deux hommes célebres qui étoient contemporains, Addisson & Ashmole.

Adisson (Joseph) un des beaux esprits d’Angleterre, a fait des ouvrages où regnent l’érudition, le bon goût, la finesse & la délicatesse d’un homme de cour. Sa tragédie de Caton est un chef d’œuvre pour la diction & pour la beauté des vers ; comme Caton étoit le premier des Romains, c’est aussi le plus beau personnage qui soit sur aucun theâtre. Le poëme d’Adisson sur la campagne des Anglois en 1704, est très-estimé ; celui qu’il fit à l’honneur du roi Guillaume, lui valut une pension de 300 livres sterlings. Il se démit en 1717 de sa place de secrétaire d’état, & mourut deux ans après, à l’âge de 47 ans. Il fut enterré dans l’abbaye de Westminster avec les beaux génies, les rois & les héros.

Ashmole (Elie) se distingua par ses connoissances dans les médailles, la Chimie & les Mathématiques. C’est de lui que le Musæum Ashmolœanum bâti à Oxford, a tiré son nom, parce qu’il a gratifié cette université de sa belle collection de médailles, de sa bibliotheque, de ses instrumens chimiques, & d’un grand nombre d’autres choses rares & curieuses. (D. J.)

LITE, (Hist. nat.) nom générique que les habitans de l’île de Madagascar donnent à différentes especes de gommes ou de résines, produites par les arbres de leur pays. Lite-menta, n’est autre chose que le benjoin ; lite-rame, est la gomme-résine appellée plus ordinairement tacamahaca ; lite fimpi, est une résine odorante, produite par un arbre appellé fimpi ; lite-enfouraha, est une gomme-résine verte, d’une odeur très-aromatique ; lite-mintsi, est une résine noire & liquide ; mais elle se durcit avec le tems : elle est produite par un arbre qui ressemble à l’acacia ; les femmes s’en servent pour se farder ; elle est très-propre à guérir les plaies. Lite-bislic, c’est une résine blanche qui se trouve attachée aux branches des arbres, où elle est portée par des fourmis. Lithura ou litin-barencoco, est une substance de la nature du sang-de-dragon ; litin pane est une gomme ou résine jaune & très-aromatique ; litin-haronga, est une autre résine jaune, produite par des arbres dont les abeilles du pays font le meilleur miel.

LITEAU, s. m. (Menuis. & Charp.) c’est une petite tringle de bois, ainsi appellée ou de sa disposition ou de son usage, ou parce qu’elle est couchée sur une autre qui lui sert de lit, ou parce que d’autres reposent sur elle.