Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/306

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ron ; lieu public chez les Romains, où alloient ceux qui n’avoient point d’esclave pour vuider ou pour laver leurs bassins. On ne trouve point dans les écrits, ni dans les bâtimens qui nous sont restés des anciens, qu’ils eussent dans leurs maisons des fosses à privés, telles que nous en avons aujourd’hui.

Leurs lieux publics, & il y en avoit plusieurs de cette espece à Rome, étoient nommés latrinæ ou lavatrinæ, de lavando, selon l’étymologie de Varron : Plaute se sert aussi du mot latrinæ, pour désigner le bassin ; car il parle de la servante qui lave le bassin, quæ latrinam lavat. Or, dans ce passage du poëte, latrina ne peut-être entendu de la fosse à privé des maisons, puisqu’il n’y en avoit point, ni de la fosse des privés publics, puisqu’elle étoit nettoyée par des conduits souterrains, dans lesquels le Tibre passoit.

Non seulement les latrines publiques étoient en grand nombre à Rome, mais de plus on les avoit en divers endroits de la ville pour la commodité. On les nommoit encore très-bien sterquilinia ; elles étoient couvertes & garnies d’éponges comme nous l’apprenons de Séneque dans ses épitres.

On avoit pour la nuit l’avantage des eaux coulantes dans toutes les rues de Rome, où l’on jettoit les ordures ; mais les riches avoient pour leur usage des bassins, que les bas esclaves alloient vuider à la brune dans les égoûts, dont toutes les eaux se rendoient au grand cloaque, & de-là dans le Tibre. (D. J.)

LATRIS, (Géog. anc.) isle de la Germanie, à l’embouchure de la Vistule, selon Pline, liv. IV. ch. xiij. Niger croit que c’est le grand Werder-Groszwerder, isle auprès de Dantzig. Ortelius pense que c’est Frischnarung ; enfin, le P. Hardouin estime que c’est l’isle d’Oësel, & il explique le Cylipenus sinus de Pline, par le golfe de Riga. (D. J.)

LATRUNCULI, (Littérat.) On nommoit latrunculi un jeu des soldats, fort en vogue à Rome du tems des empereurs, & qui ne dépendoit point du hasard, mais de la science des joueurs. On s’y servoit de certaines figures, qu’on arrangeoit sur une espece de damier comme on fait les échecs, avec lesquels quelques auteurs ont confondu ce jeu mal-à-propos ; je dis mal-à-propos, car les échecs sont de l’invention des Indiens, qui porterent en Perse ce nouveau jeu au commencement du vj. siecle. Voyez Échecs, (jeu des) (D. J.)

LATSKY, (Géog.) ville de Pologne, dans le palatinat de Russie.

LATTE, s. f. (Art méchaniq.) c’est un morceau de bois de chêne, coupé de fente dans la forêt sur peu de largeur, peu d’épaisseur, & quatre à cinq piés de longueur. La latte fait partie de la couverture des maisons ; elle s’attache sur les chevrons, & sert d’arrêt & de soutien à l’ardoise, à la tuile & autres matieres qui forment le dessus des couvertures. La latte pour l’ardoise s’appelle volice ; celle qu’on met aux pans de charpente pour recevoir & tenir un enduit de plâtre, s’appelle latte jointive. Toute latte doit être sans aubier. Il y en a 25 à la botte. La contrelatte se dit de la latte attachée en hauteur sur la latte, & la coupant à angle droit ou oblique. La latte de fente est celle qui est mise en eclat avec l’instrument tranchant ; la latte de sciage est celle qui est taillée à la scie.

On appelle encore latte les échelons des ailes des moulins à vent sur lesquels la toile est tendue. Du mot latte on a fait le verbe latter.

Lattes, (Marine.) petites pieces de bois fort minces, qu’on met entre les baux, les barrats & les barratins du vaisseau.

Lattes de caillebotis ; ce sont de petites planches resciées qui servent à couvrir les barratins des caillebotis.

Lattes de gabarit ; ce sont des lattes qui servent à former les façons d’un vaisseau auquel elles donnent la rondeur ; elles sont minces & ovales en tirant de l’avant vers le milieu, quarrées au milieu, & rondes par l’avant & aux flutes, elles ont cette derniere forme à l’avant & à l’arriere.

Lattes de galeres, traverses ou longues pieces de bois qui soutiennent la couverte des galeres.

Latte a ardoise, autrement Latte volice, doit être de chêne de bonne qualité, comme celle de la tuile. Elle est attachée de même sur quatre chevrons. Une botte de latte fait environ une toise & demie de couverture.

Contrelatte à ardoise est de bois de sciage, & se met au milieu de l’entredeux des chevrons, & est attachée à la latte.

Lattes, (Couvreur.) petites pieces de bois dont se servent les Couvreurs pour mettre sous les tuiles pour les tenir sur la charpente des combles des maisons.

Latte quarrée doit être de cœur de bois de chêne, sans aubier, est celle dont les Couvreurs se servent pour la tuile ; elle doit porter sur quatre chevrons, & être attachée avec quatre clous : c’est ce qu’on appelle des quatre à la latte.

Contrelatte est une latte de même qu’on met au milieu de l’espace d’un chevron à un autre, & qui est attachée avec un clou de deux en deux aux lattes.

LATUS RECTUM, (Géom.) terme latin dont on se sert dans les sections coniques, & qui veut dire la même chose que parametre. Voyez Parametre.

Latus transversum, c’est une ligne comprise entre les deux sommets de la section, s’il s’agit de l’ellipse ; ou s’il s’agit de l’hyperbole, entre les sommets des sections opposées ; c’est ce qu’on nomme aussi grand axe, ou premier axe ; telle est la ligne E D, Pl. conique, figure 1. Apollonius appelle aussi la ligne dont nous parlons, axe transverse. Voyez Axe.

Les anciens géometres ont appellé latus primarium la ligne EE ou DD tirée au-dedans du cone, parallement à la base du cone, & dans le même plan que l’axe transverse DE. Au reste, ces dénominations de latus rectum & transversum ne sont plus guere en usage, sur-tout depuis qu’on n’écrit plus en latin les livres de Géométrie ; dans ceux même qu’on écrit en latin, on préfere à latus rectum le mot parametre, & à latus transversum le mot axis primus, ou major ; savoir major dans l’ellipse, & primus dans l’hyperbole. (O)

LAVADEROS, en françois LAVOIRS, (Minér.) Les Espagnols d’Amérique nomment ainsi certains lieux dans les montagnes du Chily & dans quelques provinces du Pérou, où se fait le lavage d’une terre qui contient de l’or. Ils appellent aussi lavaderos les bassins où se fait ce lavage : ils sont d’une figure oblongue, & assez semblable à celle d’un soufflet à forge. Voyez Or.

LAVAGE des mines, s. m. (Minér. & Métallurg.) opération par laquelle on se propose de dégager, à l’aide de l’eau, les parties terreuses, pierreuses & sablonneuses qui sont jointes aux mines, afin de séparer les parties métalliques de celles qui ne le sont point. Cette opération est fondée sur ce que les substances métalliques ayant plus de pesanteur que les terres ou les pierres, ces dernieres restent plus long-tems suspendues dans l’eau, & peuvent en être plus facilement entraînées que les métaux, que leur poids fait promptement retomber au fond de ce liquide. Pour remplir les vûes qu’on se propose dans le lavage des mines, il est nécessaire de commencer par les écraser au boccard, c’est-à-dire dans le moulin à pilons, afin de diviser toutes les substances qui entrent dans la composition de la mine.