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ce cas on juge qu’il est bon à boire. Ce petit lait pique la langue, & a, dit-on, le goût de l’orgeat ou du lait d’amandes. Cette liqueur qui est fort estimée des Tartares enivre & est fort diurétique.

On nomme kara-kosmos ou kosmos noir, une liqueur semblable à la premiere, mais qui se fait différemment. On bat le lait qui est dans l’outre jusqu’à ce que les parties les plus grossieres se soient déposées au fond ; la partie la plus pure du petit lait occupe la partie supérieure ; c’est celle que boivent les gens de qualité. Elle est fort agréable, suivant le moine Rubruquis ; quant au dépôt, on le donne aux valets qu’il fait dormir profondément.

KOSS, s. m. (Hist. mod.) mesure suivant laquelle les Jakutes, peuples de la Sibérie, comptent les distances. Le koss fait 12 wertes ou milles russiens, ce qui revient à quatre lieues de France.

KOSSENBLADEN, s. m. (Commerce.) étoffes grossieres, propres pour la traite des négres à Cagongo & à Louango. Les Hollandois y en débitent beaucoup.

KOSZODREWINA, s. m. (Hist. nat.) nom que les Hongrois donnent à un arbre qui est une espece de melese, qui croît sur les monts Krapacks ; il est résineux, & on en tire un baume que l’on nomme baume d’Hongrie. Bruckman, epist. itiner. cent. I. epist. 23.

KOTBAH, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi que l’on nomme chez les Mahométans une priere que l’iman ou prêtre fait tous les vendredis après midi dans la mosquée, pour la santé & la prospérité du souverain dans les états de qui il se trouve. Cette priere est regardée par les princes mahométans comme une prérogative de la souveraineté, dont ils sont très-jaloux.

KOTAI, s. m. (Hist. nat. Botan.) c’est un olivier sauvage du Japon qui fleurit au printems ; différent du sim-kotai ou akim-gommi, qui est un olivier des montagnes, & qui fleurit en automne.

KOTVAL, s. m. (Hist. mod.) c’est le nom que l’on donne à la cour du grand-mogol à un magistrat distingué, dont la fonction est de juger les sujets de ce monarque en matiere civile & criminelle. Il est chargé de veiller à la police, & de punir l’ivrognerie & les débauches. Il doit rendre compte au souverain de tout ce qui se passe à Dehli ; pour cet effet, il entretient un grand nombre d’espions, qui sous prétexte de nettoyer les meubles & les appartemens, entrent dans les maisons des particuliers, & observent tout ce qui s’y passe ; & tirent des domestiques les lumieres dont le kotval a besoin. Ce magistrat rend compte au grand-mogol des découvertes qu’il a faites, & ce prince décide sur son rapport du sort de ceux qui lui ont été déférés ; car le kotval ne peut prononcer une sentence de mort contre personne sans l’aveu du souverain, qui doit avoir confirmé la sentence en trois jours différens avant qu’elle ait son exécution. La même regle s’observe dans les provinces de l’Indostan, où les gouverneurs & vice-rois ont seuls le droit de condamner à mort.

KOUAKEND, (Géogr.) ville d’Asie, de la dépendance de Farganah, & dans la contrée supérieure de Nessa. Abulféda & les tables persiennes lui donnent de long. 90. 50. latit. 42. (D. J.)

KOUAN-IN, s. f. (Hist. de la Chine.) c’est dans la langue chinoise le nom de la divinité tutélaire des femmes. Les Chinois font quantité de figures de cette divinité sur leur porcelaine blanche, qu’ils débitent à merveille. La figure représente une femme tenant un enfant dans ses bras. Les femmes stériles vénérent extrèmement cette image, persuadées que la divinité qu’elle représente a le pouvoir de les rendre fécondes. Quelques Européens ont imaginé que, c’étoit la vierge Marie, tenant notre Sauveur dans

ses bras ; mais cette idée est d’autant plus chimérique, que les Chinois adoroient cette figure long-tems avant la naissance de J. C. La statue, qui en est l’original, représente une belle femme dans le goût chinois ; on a fait, d’après cet original, plusieurs copies de la divinité Kouan-in en terre de porcelaine. Elles different de toutes les statues antiques de Diane ou de Venus, en ces deux grands points, qu’elles sont très-modestes & d’une exécution très-médiocre. (D. J.)

KOUBAN, (Géog.) grande riviere de Tartarie ; elle a sa source dans la partie du mont Caucase, que les Russes appellent Turki-Gora, & vient se jetter dans le Palus méotide, à 46 degrés 15 minutes de latitude, au nord-est de la ville de Daman. Les Tartares Koubans habitent en partie les bords de cette riviere. (D. J.)

KOUBANS ou KUBANS (les), Géogr. peuple tartare qui habite le long de la riviere du même nom, dans le pays situé au sud d’Asow & à l’orient du Palus méotide. Ce peuple est une branche des Tartares de la Crimée, & se maintient dans une entiere indépendance de ses voisins. Il ne subsiste que de vol & de pillage. Le Turc le ménage, parce que c’est principalement par leur moyen qu’il se fournit d’esclaves circassiennes, géorgiennes & abasses ; & le grand-seigneur craint que s’il vouloit détruire les Koubans, ils ne se missent sous la protection de la Russie. Voyez l’hist. des Tartares. (D. J.)

KOUCHT, (Géog.) ville de Perse, dont le terroir porte d’excellent blé & de très-bons fruits. Elle est, selon Tavernier, à 83. 40. de long. & à 33. 20. de latitude. (D. J.)

KOUGH DE MAVEND, (Géog.) ville de Perse, dont la long. est à 74. 15. lat. 36. 15. (D. J.)

KOUROU ou KURU, s. m. (Hist. mod.) Les bramines ou prêtres des peuples idolâtres de l’Indostan, sont partagés en deux classes ; les uns se nomment kourou ou gourou, prêtres, & les autres sont appellés shastiriar, qui enseignent les systèmes de la théologie indienne. Dans la partie orientale du Malabare, il y a trois especes de kourous, que l’on nomme aussi buts, & qui sont d’un ordre inférieur aux nambouris & aux bramines ; leur fonction est de préparer les offrandes que les prêtres ou bramines font aux dieux. Quant aux shastiriars, ils sont chargés d’enseigner les dogmes & les mystères de la religion à la jeunesse dans les écoles. Leur nom vient de shaster, qui est le livre qui contient les principes de la religion des Indiens. Voyez Shaster.

KOUROUK, s. m. (Hist. mod.) Lorsque le roi de Perse, accompagné de son haram ou de ses femmes, doit sortir d’Ispahan pour faire quelque voyage ou quelque promenade, on notifie trois jours d’avance aux habitans des endroits par où le roi & ses femmes doivent passer, qu’ils ayent à se retirer & à quitter leurs demeures ; il est défendu sous peine de mort, à qui que ce soit, de se trouver sur les chemins, ou de rester dans sa maison ; cette proclamation s’appelle kourouk. Quand le roi se met en marche, il est précédé par des eunuques, qui le sabre à la main font la visite des maisons qui se trouvent sur la route, ils font main-basse impitoyablement sur tous ceux qui ont eu le malheur d’être découverts ou rencontrés par ces indignes ministres de la tyrannie & de la jalousie.

KOWNO, (Géog.) ville de Pologne en Lithuanie, dans le palatinat de Troki, aux confins de la Samogitie, à l’embouchure de la Vilia, à 8 milles de Troki & à 13 de Vilna. Long. 43. 40. latit. 54. 28. (D. J.)

KR

KRAALS, s. m. (Hist. mod.) espece de villages