Christophe Polhammars ; car il faut consacrer les noms des méchaniciens qui ont rendu service au public. Celles qui servent à faire écouler les eaux dont les mines se remplissent, ne sont pas moins dignes d’éloges. Avant que l’on eût l’usage de ces machines, on emportoit l’eau dans des sacs de cuirs, ce qui demandoit du tems & des peines incroyables ; à présent, il y a telle mine où l’on fait remonter aisément l’eau par le moyen de dix-huit ou vingt pompes.
Sur la terre, il y a des bâtimens qui forment une espece de bourg, & dans quelques-uns de ces bâtimens on garde les métaux jusqu’à ce que l’on puisse les transporter commodément aux forges, où l’on les prépare. Le sénat, la cour de justice & la chambre des comptes, y ont une maison pour leurs assemblées.
Enfin, comme ces mines rapportent un revenu considérable à la Suede, on a établi dans ces endroits des logemens pour les charpentiers, forgerons & autres ouvriers, ainsi que des magasins de tous les outils qui leur sont nécessaires. (D. J.)
KOPFSTUCK, s. m. (Comm.) monnoie d’argent en usage dans quelques parties d’Allemagne. En Souabe elle vaut 20 kreutzers, c’est-à-dire le tiers d’un florin d’Allemagne. Il en faut quatre & demi pour faire un écu d’Empire, qui vaut trois livres quinze sols de notre argent.
KOPIE, s. f. (Hist. mod.) nom qu’on donne en Pologne à une espece de lances que portent les hussards & la cavalerie de ce royaume ; elles ont environ six piés de long ; on les attache autour de la main par un cordon, & on les lance à l’ennemi : si le coup n’a point porté, on retire le trait au moyen du cordon ; mais s’il a frappé l’ennemi, on le laisse dans la blessure, on coupe le cordon, & l’on met le sabre à la main pour achever de tuer. Hubner. dictionn. géogr.
KOPING, (Géog.) Kopingia, ville de Suede dans le territoire appellé Westmanie, & présentement l’Uffund ou Ukerbo, au nord du lac Maler. Jean Gustave Halman a publié en 1728 à Stockolm l’histoire & la description de cette ville. Elle est située, selon lui, entre le 36 & 37 degré de longit. & entre le 59 & le 60 degré de latit.
Le mot de koping veut dire marché, & entre dans la terminaison de plusieurs noms de villes ou de bourgs en Suede, tels sont Falkoping, Lidkoping, Nordkoping, Nykoping, Suderkoping. (D. J.)
KOPPUS, s. m. (Hist. mod.) c’est le nom que les habitans de l’isle de Ceylan donnent à des prêtres consacrés au service des dieux du second ordre. Ces prêtres ne sont point si respectés que les Gonnis qui forment une classe supérieure de pontifes, pour qui le peuple a autant de vénération que pour le dieu Buddou ou Poutza, dont ils sont les ministres, & qui est la grande divinité des chingulais ; les Gonnis sont toujours choisis parmi les nobles, ils ont su se soumettre le roi lui-même, qui n’oseroit les réprimer ou les punir lors même qu’ils ont attenté à sa propre personne ; ces prêtres si puissans & si redoutables suivent la même régle, & ont les mêmes prérogatives que ceux, que l’on nomme talapoins chez les Siamois. Voyez cet article. Quant aux koppus dont il s’agit ici, ils sont soumis aux taxes & aux charges publiques dont les gonnis sont exempts, & souvent ils sont obligés de labourer & de travailler comme les autres sujets pour gagner dequoi subsister, tandis que les gonnis menent une vie fainéante & s’engraissent de la substance du peuple. Les habitans de Ceylan ont encore un troisieme ordre de prêtres qu’ils nomment jaddeses. Voyez cet article.
KOPYS, (Géog.) petite ville fortifiée de Lithuanie, au Palatinat de Meislaw, sur le Dnieper ; elle
appartient à la maison de Radzivil. Longit. 49. 8. latit. 34. 30. (D. J.)
KOQUET, s. m. (Com.) on appelle ainsi en Angleterre ce que nous nommons en France droit de sortie, Les François en payent le double de ce qu’en payent les Anglois, en conséquence d’un tarif que ces derniers nomment coutume de l’étranger. Dictionn. de commerce.
KORATES ou TAQUES DE CAMBAYE, s. f. (Commerce.) grosses toiles de coton qui viennent de Surate. La piece a trois aulnes deux tiers de long, sur deux de large. On en fait des cravates communes.
KORBAN, s. m. (Hist. eccl. d’Orient.) ce mot, dit la Boulaye, signifie dans le Levant, une réjouissance qu’on célebre par la mort de quelque animal, que l’on fait cuire tout entier pour le manger ensuite entre plusieurs convives. Mais on lit dans les mémoires des missions du Levant, tom. IV. p. 37. que le korban étoit autrefois un sacrifice d’usage parmi les Chrétiens orientaux, qui consistoit à conduire avec pompe un mouton sur le parvis de l’église ; le prêtre sacrificateur bénissoit du sel & le mettoit dans le gosier de la victime ; il faisoit ensuite quelques prieres, après lesquelles il égorgeoit le mouton. La victime étant égorgée, le sacrificateur s’en approprioit ûne bonne partie, & abandonnoit le reste aux assistans, qui en faisoient un festin. Korban en hébreu signifie offrande, oblation, de karab, offrir. Dictionn. de Trévoux. (D. J.)
KOREIKI, (Geog.) peuple de la Sibérie qui habite les bords septentrionaux du golfe de Lama, au nord-ouest de la presqu’isle de Kamtschatka. Ils n’ont que quelques poils de barbe sur les joues.
KORSOÉ ou KORSOR, (Géog.) petite ville de Danemark dans l’isle de Sélande, avec un fort sur le grand Belt, à 14 lieues O. de Coppenhague. Long. 28. 55. lat. 55. 22. (D. J.)
KORSUM, (Géog.) petite ville de l’Ukraine polonoise, sur la Ross, bâtie par le roi Etienne Battori en 1581. Les Polonois y furent défaits en 1588 par les Cosaques ; elle appartient aujourd’hui à la Russie. Long. 49. 55. lat. 49. 3. (D. J.)
KORZEC, s. m. (Com.) mesure de liquide usitée en Pologne, mais qui varie en différens endroits. A Cracovie le korzec est de 16 pintes, à Varsovie & à Sendomir il est de 24, & à Lublin de 28 pintes.
KOSEL ou KOSSEL, (Géog.) petite ville fortifiée de Silésie, au duché d’Oppelen, près de l’Oder entre le petit Clogau & Beuten. Long. 35. 58. lat. 50. 24. (D. J.)
KOSKOLTCHIKS, s. m. (Hist. mod.) nom que l’on donne en Russie à des schismatiques séparés de l’église grecque établie dans cet empire. Ces schismatiques ne veulent rien avoir de commun avec les Russes ; ils ne fréquentent point les mêmes églises ; ils ne veulent point se servir des mêmes vases ni des mêmes plats ; ils s’abstiennent de boire de l’eau-de-vie ; ils ne se servent que de deux doigts pour faire le signe de la croix. Du reste on a beaucoup de peine à tirer d’eux quelle est leur croyance, dont il paroît qu’ils sont eux-mêmes très-peu instruits. En quelques endroits ces schismatiques sont nommés staroviersi.
KOSMOS ou KIMIS, s. m. (Hist. mod.) liqueur forte en usage chez les Tartares, & qui suivant Rubruquis se fait de la maniere suivante : on remplit une très-grande outre avec du lait de jument ; on frappe cette outre avec un bâton au bout duquel est une masse ou boule de bois, creuse par dedans & de la grosseur de la tête. A force de frapper, le lait commence à fermenter & à aigrir ; on continue à frapper l’outre jusqu’à ce que le beurre se soit séparé ; alors on goûte le petit lait pour voir s’il est assez acide, dans