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assurent que les négres en font tant de cas, que dix noix de kola sont dans leur esprit un présent magnifique, & que cinquante de ces noix suffisent pour acheter une négresse. (D. J.)

Kola, (Géog.) petite ville de Russie, capitale de la Laponie moscovite, avec un port proche la mer Glaciale, à l’embouchure de la riviere du même nom. Long. 33. 2. lat. 68. 55. (D. J.)

KO-LAOS, s. m (Hist.mod.) c’est ainsi que l’on nomme à la Chine les grands mandarins ou ministres, qui, après avoir passé par les places les plus éminentes de l’empire, sont appellés par l’empereur auprès de sa personne, afin de l’aider de leurs conseils dans les tribunaux supérieurs, établis à Pékin, ou pour présider en son nom à ces tribunaux, & pour veiller à la conduite des autres mandarins qui les composent, de la conduite desquels ils rendent compte à l’empereur directement. L’autorité des ko-laos est respectée même par les princes de la maison impériale.

KOLDINGEN, ou KOLDING, (Géog.) ville de la province de Jutlande, sur les frontieres du duché de Schleswig.

KOLIN, s. m. (Hist. nat.) oiseau des îles Philippines, qui est de la grosseur d’une grive, d’une couleur noire & cendrée ; il n’a sur la tête qu’une crête ou couronne de chair sans plumes.

KOLLMENSKE, (Géog.) ville de l’empire Russien, dans le voisinage de Moscou. Elle est agréablement située sur une éminence. Long. 57. 28. lat. 55. 28. (D. J.)

KOLO, s. m. (Hist. mod.) nom qu’on donne en Pologne aux assemblées des états provinciaux, qui précedent la grande diéte ou l’assemblée générale des états de Pologne. La noblesse de chaque palatinat ou waywodie, se rassemble dans une enceinte couverte de planches, en plaine campagne, & délibere sur les matieres qui doivent être traitées à la grande diéte, & sur les instructions qu’on doit donner aux députés qui doivent y être envoyés. Habner, Dictionn. géog.

KOLOMBO, (Géog.) ville capitale des établissemens que les Hollandois possedent aujourd’hui dans l’île de Ceylan, & residence du gouverneur. Elle est bâtie au fond d’une baie qui fournit un port assez commode.

KOLTO, (Médecine.) nom que les Polonois donnent à la maladie qui nous est plus connue sous le nom de plica polonica. Voyez cet article.

KOLYMA, (Géog.) fleuve de la Sibérie septentrionale, qui a son embouchure dans la mer Glaciale, après avoir reçu les eaux de la riviere d’Amalon.

KOM, (Géog.) l’une des plus grandes villes de Perse, dans l’Irac-Agémi, dans un pays plat, abondant en ris, en excellens fruits, & particulierement en grosses & délicieuses grenades. Il y a une grande & magnifique mosquée, où sont les sépultures de Cha-séfi, de Cha-Abas second, de Sidi Fatima, petite-fille d’Ali, & de Fatima Zuhra, fille de Mahomet. Il y a dans la mosquée, des chambres qui servent d’asile à ceux qui ne peuvent payer leurs dettes, & où ils sont nourris gratis. Kom est à 50 lieues sud de Casbin, 64 N. O. d’Ispahan. Voyez Tavernier, dans son voyage de Perse. Les géographes orientaux donnent à cette ville 75. 40′. de long. & 36. 35. de lat. (D. J.)

KOMOS, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi qu’on nomme en Ethiopie des prêtres qui remplissent dans le clergé les fonctions de nos archiprêtres & curés, & qui sont à la tête des autres prêtres & diacres, sur qui ils ont une espece de jurisdiction qu’ils étendent même aux séculiers de leurs paroisses. Les komos sont eux-mêmes soumis au patriarche des Abissins que l’on appelle abuna, qui est le seul évêque de l’Ethio-

pie & de l’Abissinie ; ce patriarche est indépendant

du roi ; il est nommé par le patriarche d’Alexandrie en Egypte, qui, comme on sait, est de la secte des Jacobites. C’est souvent un étranger, ignorant la langue du pays, qui est élevé à la dignité d’abuna. Les komos ne peuvent jamais y parvenir, cependant c’est ce patriarche qui confere les ordres sacrés aux Abissins, mais il ne lui est point permis de consacrer d’autres évêques ou métropolitains dans l’étendue de sa jurisdiction. Les komos ont la liberté de se marier.

KONGAL, ou KONGEL, (Géog.) petite ville de Norwege, au gouvernement de Bahus, sur la Gothelba. Les Danois la céderent aux Suédois en 1636, par le traité de Roschild. Long. 29. 10. lat. 57. 50. (D. J.)

KONG-PU, s. m. (Hist. mod.) c’est chez les Chinois le nom qu’on donne à un tribunal ou conseil, qui est chargé des travaux publics de l’empire, tels que les palais de l’empereur, les grands chemins, les fortifications, les temples, les ponts, les digues, les écluses, &c. Ce tribunal en a quatre autres au-dessous de lui, qui sont comme autant de bureaux où l’on prépare la besogne. Cette cour ou jurisdiction est présidée par un des premiers mandarins du royaume, qui rend compte à l’empereur en personne.

KONGSBACKA, (Géogr.) ville maritime de la Suede, dans la province de Halland, à l’embouchure de trois rivieres qui s’y jettent dans la mer Baltique.

KONJAKU, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est une plante du Japon, dont la tige est marquée de taches vertes ; la feuille longue & partagée en lobes inégaux ; la racine, longue, chaude & purgative.

KONIGSBERG, (Géog.) Regiomons, ville de la Prusse ducale, ou pour parler selon l’usage présent, capitale du royaume de Prusse, avec un palais, dans lequel il y a une sale sans piliers, de 274 piés de long, sur 59 de large.

La ville a été fondée au treizieme siecle par les chevaliers de l’ordre Teutonique. Son université doit sa naissance en 1544, à Albert de Brandebourg, premier duc de Prusse. Cette ville est sur la riviere de Pregel : proche la mer, à 25 lieues N. E. d’Elbing, 30 N. E. de Dantzick, 65. N. de Warsovie. Long. selon Cassini, 38. 31.′ 15″, & selon Linnemarnus, 39 19. Lat. selon tous deux, 54. 43.

Il y a un autre Konigsberg au cercle de Franconie, appartenant à la maison de Saxe Weimar, & située à trois lieues de Schwenfurth.

On nomme encore quatre autres petites villes de ce nom ; une dans la haute Lusace, une en Silésie, une au pays de Hesse, & finalement la quatrieme dans l’électorat de Brandebourg.

Comme le mot koenig signifie roi, & koenigsberg, montagne de roi, on a donné ce nom à plusieurs villes situées sur des hauteurs. Il répond à nos mots françois, Royaumont, & Mont-royal.

Entre les savans dont Konigsberg, capitale du royaume de Prusse, est la patrie, je ne dois pas oublier de nommer MM. Gottsched, Grabe, Guillandin & Sandius.

M. Gottsched est célebre en Allemagne par ses poésies ; & son épouse s’est aussi distinguée dans la même carriere.

Grabe (Jean) né en 1666, mourut à Londres en 1711 ; il étoit plein d’érudition, & très-versé dans la lecture des anciens peres de l’Eglise ; cependant il n’a pas toujours témoigné un discernement habile à distinguer les écrits supposés, des véritables.

Guillandin (Melchior) céda, des sa premiere jeunesse, à la passion de voyager ; mais la curiosité qui le porta à voir l’Asie, l’Afrique & l’Amérique, lui coûta cher ; car en passant d’Egypte en Sicile, il fut