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KNEUSS, KNEISS ou GNEISS, s. m. (Hist. nat. Minér.) nom que les Minéralogistes allemands donnent à une espece de roche qui accompagne très-fréquemment les mines & les métaux dans le sein de la terre. Cette pierre est si dure, que les outils des ouvriers ont beaucoup de peine à la briser. Elle ressemble ordinairement à de l’ardoise ; elle est ou grise ou verdâtre, mêlée de points luisans ; son tissu est très-fin & très-serré : on n’aime point à trouver cette pierre jointe aux mines, parce qu’elle nuit à leur exploitation & à leur traitement, attendu qu’elle est très-réfractaire. Le kneuss est, suivant quelques auteurs, une pierre mélangée, dans la composition de laquelle il entre des particules de talc ou de mica, ou de quartz ou de grès & d’ardoise.

On dit que le kneuss est une pierre formée par le limon ; qu’elle a pour base une terre grasse & visqueuse, & qu’elle n’est ni pierre à chaux, ni spath, ni caillou. Les filons des mines de Freyberg en Misnie & de plusieurs endroits de Hongrie, sont presque toujours accompagnés de cette espece de roche. On croit que quand on la rencontre, on a lieu d’espérer qu’on trouvera bientôt une mine bonne & abondante. M. Henckel.

KNOCKFERGUS ou CARRICFERGUS, (Géogr.) ville à marché d’Irlande, capitale d’un comté de même nom dans la province d’Ulster, avec un château & un excellent fort, à 8 milles de Belfast, & à 90 de Dublin. Long. 11. 42. lat. 54. 45. (D. J.)

KNOPFFSTEIN, s. m. (Hist. nat. Min.) ce qui signifie pierre à boutons ; nom que l’on donne en Allemagne à une espece de pierre ou de substance minérale noire, ferrugineuse, qui se trouve dans plusieurs mines de fer : elle se fond très-aisément, & se convertit en un verre noir qui imite le jais, & dont on fait des boutons. Voyez Henckel, introd. à la Minéralogie. (—)

KNORCOCK, s. m. (Hist. nat.) les Hollandois établis au cap de Bonne-Espérance, donnent ce nom à un oiseau de la grosseur d’une poule, dont le bec est noir & court ; son plumage est mêlé de rouge, de blanc & de gris ; les plumes de la couronne sont noires. Ces animaux servent, pour ainsi dire, de sentinelles aux autres, & les avertissent par leur cri de la presence des chasseurs. Leur chair est bonne à manger. La femelle s’appelle knorhen.

KNOUTE ou KNUT, s. m. (Hist. mod.) supplice en usage parmi les Russes ; il consiste à recevoir sur le dos un certain nombre de coups d’un fouet fait avec un morceau de cuir fort épais, qui a 2 ou 3 pieds de longueur, & taillé de façon qu’il est quarré & que ses côtés sont tranchants : il est attaché à un manche de bois. Les bourreaux appliquent les coups sur le dos avec tant d’adresse, qu’il n’y en a point deux qui tombent sur le même endroit ; ils sont placés les uns à côté des autres de maniere qu’il est aisé de les distinguer, parce chaque coup emporte la peau. Le supplice du knoute n’est point tenu pour un deshonneur, & on le regarde plûtôt comme une punition de faveur, à moins qu’il ne soit suivi de l’exil en Sibérie. Le knoute, dans de certains cas, est aussi une espece de question ou de torture qu’on met en usage pour faire avouer quelque chose à ceux qui sont accusés de quelque crime ; alors à l’aide d’une corde & d’une poulie, on les suspend par les bras à une potence ; on leur attache des poids aux pieds, & dans cette posture on leur applique des coups de knoute sur le dos nud jusqu’à ce qu’ils ayent avoué le crime dont ils sont accusés.

KO

KOBBERA-GUION, s. m. (Hist. nat.) animal am-

phybie, semblable à l’alligator, qui se trouve dans

l’isle de Ceylan. Il a cinq ou six piés de longueur ; il demeure presque toujours sur terre, mais il se plonge souvent dans l’eau ; il mange les corps morts des bêtes & des oiseaux ; sa langue est bleuâtre & fourchue, & s’allonge en forme d’aiguillon ; ce qui joint à son sifflement, rend cet animal très-effrayant ; il n’attaque point les hommes, mais il frappe très-fortement de la queue les chiens qui s’approchent de lui.

KOBOLT ou KOBALD, (Hist. nat. Minéral.) Voyez Cobalt.

KOCHERSBERG, (Géog.) bourgade de France dans la basse Alsace, avec un château, entre Strasbourg & Saverne. Long. 26. 17. lat. 48. 41. (D. J.)

KOCKENHAUSEN, (Géog.) ville forte & château en Livonie, dans le district de Letten, sur la riviere de Duna. Voyez Kokenhausen.

KODDA-PAIL, (Bot.) genre de plante dont la fleur est monopétale en masque ; il s’eleve du fond de la fleur un pistil dont le sommet est en forme de bouclier ; ce pistil devient dans la suite un fruit membraneux, en forme de vessie, renfermé dans une capsule remplie de semences oblongues. Plumier.

KOEGE, (Géog.) ville du royaume de Danemark, dans l’isle de Séeland, avec un port sur la mer Baltique.

KOENDERN, (Géog.) petite ville d’Allemagne, dans le duché de Magdebourg, sur la Sala.

KOGIA, s. m. (Hist. mod. & Comm.) qualité honorable que les Turcs ont coutume de donner aux marchands qui font le commerce en gros. Dict. de Commerce.

KOHOBRAN, s. m. (Chimie.) nom donné par quelques auteurs à la préparation de zinc, qu’on nomme communément tutie. Voyez Tutie.

KOISU, (Géog.) riviere d’Asie dans la Perse, qui a sa source au mont Caucase. Elle est de la largeur de l’Elbe, très-profonde, d’un cours fort rapide, & roulant des eaux extrèmement troubles. Quelques-uns croyent que c’est l’albanus de Ptolomée. (D. J.)

KOKENHAUSEN ou KOHENHUGS, (Géog.) ville forte de Livonie, dans la province de Letten, sur la Dwine, avec un château. Elle appartient à la Russie, & est à 17 lieues S. E. de Riga. Long. 43. 38. lat. 56. 40. (D. J.)

KOKOB, s. m. (Hist. nat.) serpent très-venimeux d’Amérique, plus petit que la vipere ; il est d’une couleur brune, avec des taches vertes & rouges.

KOKURA, (Géog.) grande ville de l’empire du Japon, située dans la province de Busen, avec un château où réside un prince qui dépend de l’empereur.

KOLA, ou COLA, s. m. (Botan.) fruit de Guinée, que les voyageurs nous donnent pour être assez semblable à la chataigne, excepté pour le goût qui en est fort amer.

Ce fruit vient de l’intérieur des terres du royaume de Congi, & de la région de Sierra-Léona. Barbot, qui prétend avoir vu l’arbre qui le porte, n’a pas su le caractériser ; il dit que c’est un arbre de grosseur médiocre, & dont le tronc a cinq ou six piés de circonférence ; que son fruit croît en peloton de plusieurs noix sous une même coque, que le dehors de chaque noix est rouge, & le dedans d’un violet foncé. Labbat n’en a parlé qu’à l’exemple des autres ; il paroît qu’il n’a jamais vû ni le fruit, ni l’arbre, & pour se tirer d’affaire, il se plaint de n’en avoir point trouvé de bonnes descriptions dans ses mémoires. Lemeri a copié Bauhin, qui n’étoit pas mieux instruit que lui. En un mot, non-seulement l’arbre qui porte le kola est inconnu à tous les botanistes, mais même aucun voyageur n’a pris la peine de nous apporter de ce fruit sec en Europe, dans le tems qu’ils nous