on doit se tourner pour que sa priere soit agréable à Dieu & à Mahomet son envoyé.
KIBOURG, (Géogr.) ou KYBONRG ; en latin moderne Kiburgium, ville de Suisse au canton de Zurich, sur la riviere de Thoesi, avec un château ; c’est un des plus beaux bailliages du canton. Elle est à cinq lieues N. E. de Zurich, sept S. E. de Schaffouse. Long. 26. 25. lat. 47. 20.
Cette petite ville a donné le jour à Louis Lavater & à Rodolphe Hospinien.
Le premier, mort en 1586, âgé de 59 ans, est connu par son histoire sacramentaire & son traité des spectres, traduit du latin en plusieurs langues.
Hospinien est un des plus laborieux auteurs que la Suisse ait produit. Il mourut en 1626 dans sa 79 année. Le recueil de ses œuvres, dont la plus grande partie roule sur les dogmes & les pratiques de l’Eglise romaine, forme sept volumes in-folio, qui parurent à Genève en 1681. Son dernier ouvrage, qu’il publia contre les Jésuites en particulier, porte un titre par lequel il se déclare nettement leur plus grand ennemi : Historia Jesuitica ; hoc est, de origine, regulis, propagatione ordinis Jesuitarum, item de eorum dolis, fraudibus, imposturis, nefariis facinoribus, cruentis consiliis, falsâ quoque, seditiosâ & sanguinolentâ doctrinâ. (D. J.)
KIDDERMINSTER, (Géogr.) ville d’Angleterre dans la province de Worcester. Elle se distingue par ses étoffes de fil & laine, dont on fait des tapisseries, & qu’on emploie à d’autres usages. Long. 15. 30. lat. 51. 54. (D. J.)
KIDG, (Géographie.) ville d’Asie, capitale du royaume de Mécran. Long. 99. lat. 27. 60. (D. J.)
KIDWELLI, (Géogr.) petite ville d’Angleterre, au pays de Galles, dans la province de Carmarten, à l’embouchure du Fowiey, riviere qui y forme un havre. Long. 13. lat. 51. 42. (D. J.)
KIECHANG, (Géogr.) ville de la Chine, sixieme métropole de la province de Kiansi, avec un beau palais, & deux temples consacrés à la mémoire des hommes illustres. On y fait avec le riz un excellent breuvage, appellé macu. On y fabrique aussi de belles étoffes. Long. 132. 30. lat. 28. 12. (D. J.)
KIELDER, s. m. (Hist. nat.) oiseau de Norwege connu sous le nom de pie de mer, & que Linnæus & la plupart des Naturalistes nomment hæmatopus. Il est de la grosseur d’un geai, son bec est jaune, long & obtus : il est ennemi juré du corbeau, qu’il attaque à coups de bec, & qu’il force à se retirer. Les habitans de Norwege en font très-grand cas, à cause qu’il fait la guerre à cet oiseau, qui leur est nuisible. Voy. Acta hafiniensia, année 1671 & 72.
KIELL, (Géogr.) en latin Chilonium par Bertius ; Kiela, par Hermanides ; & Kilo, onis, par d’autres auteurs ; ville forte & considérable d’Allemagne, dans la basse-Saxe, capitale du duché de Holstein-Gottorp, avec un château & une université fondée en 1665.
Le continuateur de la chronique d’Hermold, attribue la fondation de la ville & du château au comte Adolphe IV. qui fut ensuite religieux. Il lui accorda le droit de Lubec, y bâtit un monastere, où il prit l’habit, & y fut enterré en 1261. Il s’y tient tous les ans une foire célebre après la fête des rois.
Kiell est située au fond du golphe de Killer-wick, d’où elle a peut-être pris son nom, à l’embouchure du Schwentin, dans la mer Baltique. Caspard Danckwerth a donné une description complette de Kiell, dans son livre intitulé : New Lands Beschreibung der Zwey Hert Zogs-Humer Seleswich, und Holstein. Il croit que le golphe est le sinus Chalusus, & que le Schwentin est le fluvius Chalusus de Ptolomée. Quoi qu’il en soit, Kiell est à 9 milles N. O. de Lubeck, à 6 S. E. de Scleswig, à 11 N. E. de Hambourg, &
à 2 de Pretz. Long. 20. 44. 30. lat. 54. 25. (D. J.)
KIEN-TEHCOU, s. m. (Commerce.) étoffe de soie de vers sauvages. Cette soie est grise, sans lustre, ce qui fait ressembler l’étoffe à une toile rousse ou aux droguets un peu grossiers ; elle est cependant précieuse, & se vend plus cher que les plus beaux satins.
KIERNOW, (Géogr.) ville de Lithuanie sur la Vilie. Les ducs de Lithuanie y faisoient autrefois leur résidence. Long. 42. lat. 54. 50. (D. J.)
KIFT, (Géogr.) ville d’Egypte dans le Said-Aala, qui est la haute Thébaïde. Elle n’est éloignée du Nil que sept parasanges ; cette ville est l’ancienne Coptos, qui a donné son nom au Nil & à toute l’Egypte. (D. J.)
KIHAIA ou KIEHAIA, ou KETCHUDABERG, s. m. (Hist. mod.) nom que donnent les Turcs à un officier qui est le lieutenant général du grand-visir. C’est l’emploi le plus considérable de l’empire Ottoman ; en effet, il faut que toutes les affaires passent par ses mains, & que toutes les ordonnances de l’empereur aient son attache, sans quoi les bachas ne se croient point obligés d’en tenir compte. On dit de lui communément, le kihaia est pour moi le visir ; le visir est mon sultan, & le sultan n’est pas plus que le reste des Musulmans. Tant il est vrai que les despotes sont les premiers esclaves de leur pouvoir sans bornes, quand ils ne peuvent l’exercer par eux-mêmes. Le grand-visir ne peut point faire un kihaia sans l’agrément du sultan. Voyez Cantemir, Histoire ottomane.
KIJOVN, Hist. anc. (nos dictionnaires rendent mal-à-propos ce mot par chion) est un ancienne idole que les Israëlites avoient honorée dans le desert, comme le leur reproche le prophete Amos, au ch. v. V 26. Au contraire vous avez porté le tabernacle de votre Moloch & Kijovn, vos images, & l’étoile de vos dieux que vous vous êtes faits.
Dom Calmet, tom II, p. 84. tom. III. p. 5. rend le mot kijun par la base ou le piédestal de vos figures, &c. dérivant le mot hébreu de la racine koun, firmare, stabilire ; sans doute qu’il veut, par une antiquité des plus reculée, autoriser ce que l’Eglise pratique aujourd’hui dans nos processions, où l’on porte en pompe les reliques & les images des saints ; mais ne devroit-il pas craindre de nuire à sa cause, en rapprochant trop de l’antiquité idolâtre ce que l’Eglise a jugé propre à l’édification du peuple, pour exciter & nourrir sa dévotion. L’allusion seroit d’autant plus défavorable à nos processions, que les plus sages d’entre les payens blâmoient cet usage & le tournoient en ridicule. Extremum pompæ agmen daudebant deorum simulacra, quæ humeris bajulabantur à viris, eamque præferebant formam, quæ finguntur apud Græcos, &c. Tacite, annal. iij. Et le même auteur nous apprend qu’après la mort de Germanicus, entr’autres honneurs qu’on lui ordonna, on voulut que sa statue allât devant celle de tous les dieux dans les jeux circenses. Honores ut quis amore Germanicum, aut ingenio validus reperti, decretique, &c… ludos circenses eburnea effigies præiret. Macrob. liv. I. 243.
Vehitur enim simulacrum dei Heliopolitani ferculo velut in pompâ circensium vehuntur deorum simulacra. Macrob. lib. I. 243. Suetone nous apprend que Titus fit le même honneur à Britannicus, avec lequel il avoit eu une grande liaison dans son enfance. Statuam ei aureom in palatio posuit, & alteram ex ebore equestrem, quæ circensi pompâ hodieque præfertur dedicavit. Suet. in Tit.
Il paroît, par divers passages d’Hérodote, que cette coutume venoit des Egyptiens, qui l’avoient tirée des Phéniciens.
On peut donc opposer à ceux qui voudroient blâmer ce qui se fait dans l’Eglise catholique, les exem-