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Souabe, dans l’Algow & dans l’état de l’abbé de Kemptem, qui ne releve que du S. siége, est prince de l’Empire, & a voix aux diettes. La ville dépendoit autrefois de l’abbé, mais elle est libre & impériale. Depuis 1525 on y professe la religion luthérienne. Les Suédois la prirent en 1632 ; les Impériaux la reprirent en 1633. Elle se rendit aux Bavarois en 1703, mais elle a recouvré sa liberté. Elle est sur l’Iller, à 12 N. E. de Lindan, 20 S. O. d’Ausbourg, 9 S. E. de Memmingen. Long. 28. lat. 47. 42. (D. J.)

KEN, s. m. (Hist. moder.) nom de plusieurs mois lunaires qui composent la cycle de cinq ans des Chinois. Ken-su est le septieme, ken-schin le dix-septieme, ken-gin le vingt-septieme, ken-çu le trente-septieme, ken-shin le cinquante-septieme.

Ken, s. m. (Commerce.) mesure des longueurs dont on se sert à Siam ; c’est une espece d’aune qui n’a pas tout-à-fait trois piés, deux kens faisant un voua, qui revient à la toise de France moins un pouce. Le ken contient deux soks, le sok deux keubs, & le keub douze nious : ces nious sont comme les pouces du pié de roi ; il faut huit grains de ris, dont la premiere enveloppe n’a pas été brisée au moulin, pour faire un niou ; ensorte que huit de ces grains valent encore neuf de nos lignes. On a dit qu’au-dessus du ken est le voua ou toni ; au-dessus du voua est le sen, qui en contient vingt ; cent sens font le roc-neug ou la lieue : ce qu’on nomme jod contient quatre sens. Voyez Jod, Sen, Voua, &c. Dict. de commerce.

KENA, s. f. (Hist. mod.) nom d’une plante dont les femmes tartares de la petite Bucharie se servent pour se teindre les ongles en rouge. Elles la font sécher, la pulvérisent, la mêlent avec de l’alun en poudre, & laissent le mélange exposé à l’air pendant 24 heures avant que de s’en servir. Cette couleur dure, dit-on, fort longtems.

KENDAL, (Géog.) c’est peut-être le concangium des Latins, ville riche & bien penplée d’Angleterre au Westmorland. On y fait un bon commerce de draps, de droguets, de serges, de coton, de bas & de chapeaux. Elle est sur la riviere de Ken, dans une vallée d’où elle prend son nom, à 60 milles N. O. de Londres. Long. 14. 35. lat. 54. 22. (D. J.)

KENKOO, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est une plante du Japon avec laquelle on fait du papier.

KENN, (Géog.) riviere d’Ecosse dans la province de Gallowai ; elle a sa source aux frontieres de Nithesdale, coule au midi, & forme le lac de Kennmoot ; en sortant de ce lac elle se jette un mille plus bas dans la Dée. (D. J.)

KENNAOUG, (Géog.) ville de l’Indoustan, au pays de Hend, au second climat. Long. selon d’Herbelot, 115d. lat. 26. (D. J.)

KENNASERIM, (Géog.) ville de Syrie, peu éloignée d’Alep : Cosroés, roi de Perse, la prit sur l’empereur Phocas ; & les califes de Damas & de Bagdat s’en emparerent ensuite. Long. 57. lat. 35. 30. (D. J.)

KENNE, s. m. (Hist. nat.) nom d’une pierre fabuleuse qu’on a prétendu se former dans l’œil d’un cerf, & à laquelle on a attribué des vertus contre les venins : il y a lieu de croire que c’est ce qu’on appelle communément lacryma cervi.

KENNEMERLAND, (Géog.) partie considérable de la Hollande septentrionale, dont Almaer & Beverwyck sont aujourd’hui les principaux lieux. Le Kinnem est un ruisseau qui lui donne son nom. Les Kennemarses ont succédé aux Marsatiens, & se sont distingués par beaucoup de guerres. Harlem étoit la capitale de l’ancien Kennemerland, mais elle en a été détachée dans la suite, & ce pays

commence présentement au-delà de cette ville. (D. J.)

KENOQUE (le fort de), Géograph. fort des Pays bas dans la Flandre Autrichienne, entre Ypres & Furnes, à 2 lieues & demie de Dixmude. Long. 20. 26. lat. 50. 58. (D. J.)

KENT (royaume de), Géog. historiq. ancien royaume d’Angleterre, fondé par les Saxons : Hengist en fut le premier roi l’an 455, & Baldret le dernier l’an 805. Il étoit borné au midi & à l’orient par la mer ; il avoit la Tamise au nord, & le royaume de Sussex à l’occident. Sa longueur étoit de 60 milles, & sa plus grande largeur de 30. Ses principales villes étoient Dorobern, nommée ensuite Cantorbery, sa capitale, Doveson (Douvres), & Rochester. Depuis la destruction de l’Heptarchie par Ecbert, Kent n’est plus qu’une belle province d’Angleterre. (D. J.)

Kent, (Géog.) province maritime d’Angleterre à l’orient & à l’entrée de la Manche, dans les dioceses de Cantorbery & de Rochester. Elle a 160 milles de circuit, contient environ 12 cent 48 mille arpens, & 39 mille 242 maisons.

Suivant la différence de son terroir, on la divise en trois parties ; savoir, les dunes où, selon le proverbe, on a santé sans richesses ; les endroits marécageux, où l’on a richesses sans santé ; & les parties méditerranées ; où l’on a santé & richesses. Une partie de cette province est pleine de bois-taillis ; une autre abonde en grains, une autre en pâturages. Il y a des houblonnieres qui rapportent plus que les meilleurs vignobles, & l’on y voit des laboureurs qui retirent annuellement un millier de livres sterling de leurs tetres. On y trouve les eaux médicinales de Tunbridge, d’excellentes cerises, & des pommes renettes (gold-pepins) égales aux meilleures de la Normandie.

Les rivieres qui l’arrosent sont la Tamise, qui la sépare du comté d’Essex, le Medway, la Stoure, &c. Le saumon du Medway est estimé, & les truites de Forwich, près de Cantorbery, le sont encore davantage pour leur goût & leur grandeur.

Les principales villes sont Rochester, Maidstone, Douvres, Sandwich, Romney, Queensborough, Hyeth, Folkentone, &c. C’est aussi dans cette province que se trouvent les principaux d’entre les cinq ports (qui sont présentement au nombre de huit), dont les quatre de Kent sont Douvres, Sandwich, Romney, Hyeth.

Quand Guillaume I. conquit l’Angleterre, il confirma les anciens priviléges du comté de Kent, que l’on nomme Gavelkind. Les trois principaux de ces droits sont, 1°. que les hoirs mâles partagent également les biens de terre ; 2°. que tout héritier à l’âge de 15 ans peut vendre & aliéner ; 3°. que nonobstant la conviction du pere atteint de quelque crime capital, le fils ne laisse pas d’hériter de ses biens.

Enfin cette province peut se vanter de ne la pas céder à d’autres en production d’hommes célebres : c’est assez de nommer l’immortel Harvey, Philippe Sidney, François Walsingham, Jean Wallis & Henti Wotton.

Sidney est connu par sa valeur, par les beaux emplois dont Elisabeth l’honora, & par son arcadie. Il mourut d’une blessure qu’il reçut au combat de Zutphen en 1586, âgé de 32 ans.

Walsingham, ministre & favori de la même reine, a laissé d’excellens ouvrages de politique, qui ont été traduits en François, & imprimés à Amsterdam en 1705 in-4°. Il finit ses jours en 1598 entre les bras de la pauvreté.

Wallis est un des plus grands mathématiciens de l’Europe. Ses ouvrages ont été recueillis en trois volumes in-fol. Il possédoit la Musique des anciens